« Il faut arriver à influer sur les décisions des autorités sur les conduites et la perception des transporteurs envers les personnes en situation de handicap(PSH), ainsi que sur les comportements de la population en général concernant les problématiques de la circulation dans la capitale», tel est le but du projet Lamina ou «Lalanjotra Miaty ny Namana », mis en œuvre pendant deux ans par l’Ong Lalana. Un projet qui se focalise sur l’amélioration de l’utilisation des transports publics pour les PSH et les personnes à mobilité réduite (PMR) à Antananarivo. De ce fait, depuis lundi dernier jusqu’à hier, les membres et représentants des différentes associations luttant pour la promotion des droits des PSH et des PMR ont été réunis au Bucas Antanimena pour un atelier d’action de plaidoyer auprès des décideurs, et des actions de sensibilisation de la population. « Nous leur donnons tous les ingrédients nécessaires pendant la formation, entre autres, l’identification des personnes à consulter, les messages à transmettre, les connaissances sur le leadership et le coaching,…. Et ce sera ensuite à eux de créer leur propre stratégie pour que leur approche soit efficace», a expliqué Nathalie Rasamison de l’ONG Lalana.
A 20h du soir. « Tous les jours, en sortant de mon lieu de formation vers 15h à Andrainarivo, je n’arrive à regagner ma maison à Talatamaty que vers 20h du soir. L’inexistence d’une faveur particulière de la part des transporteurs m’oblige à attendre les bus transportant moins de voyageurs qui n’arrivent pourtant que tardivement. Par ailleurs, à cause de mon handicap, j’ai déjà été refusé à l’issue d’un entretien d’embauche, alors que j’étais convaincu d’avoir le diplôme et tous les savoir-faire nécessaires pour le poste. Alors, j’attends à ce que les PSH soient traitées de la même façon que les individus normaux, tout en leur donnant les outils nécessaires qui leur permettent de mieux se développer », confie Jean Noel Randrianarimanana, un handicapé physique au niveau des membres inférieurs.
Projets pilotes. Notons que les principaux bénéficiaires de ce projet sont les membres de l’UNHAM (Union Nationale des Associations des Handicapés de Madagascar), le RNFH (Réseau National des Femmes Handicapées –Madagascar), et l’AEHUTE (Association des Etudiants en Situation de Handicap de l’Université de Tananarive et Ex). Après cet atelier de formation des PSH, les organisateurs s’attendent à ce que les bénéficiaires de la formation soient en mesure d’organiser des entretiens avec les responsables étatiques et les opérateurs de transport pour la promotion des droits des PSH et la mise en place de normes et conception visuelle, d’organiser des rencontres avec le grand public et les décideurs sur le thème de la mobilité des personnes en situation de handicap, et enfin la réalisation de travaux pilotes. Ce projet est cofinancé par l’Union Européenne et l’ONG Lalana. Un plan d’action sur les activités à entreprendre sera dressé après 6 mois.
Arnaud R.
