Personne ne souhaite que le pays connaisse les affres du passé. Qu’elles furent difficiles ces quatre années de crise vécues sous le régime de la transition ? Aujourd’hui, c’est cette crainte de se retrouver plongé dans un chaos sans fin qui taraude les Malgaches. Elle était très présente cette semaine dans les conversations. Elle est partie d’une rumeur de déstabilisation colportée sur les réseaux sociaux et renforcée par les informations distillées par certains membres des services de renseignements. Vraies ou fausses, elles ont provoqué un malaise qui est allé en s’amplifiant tout au long de la semaine. L’interdiction faite à ceux qui voulaient tenir meeting le 1er mai au jardin d’Ambohijatovo n’a fait que conforter cette suspicion de troubles lors de cette manifestation. Les incidents qui ont émaillé la cérémonie du souvenir, le 29 mars dernier, sont encore très présents dans l’esprit des Tananariviens. Les spots publicitaires diffusés ces derniers jours ne disaient pas clairement de venir dénoncer tous les travers du régime, mais ils ressemblaient à des messages subliminaux. Les déclarations des anciens militaires et autres réservistes sont venues apporter encore plus de confusion à une situation déjà tendue. Certains analystes disent que ce week-end est celui de tous les dangers et qu’il pourrait remettre le pays dans une véritable zone de turbulence.
Sur le plan international, l’actualité n’a pas été assombrie par une catastrophe majeure ayant provoqué la mort de centaines voire de milliers de personnes. Ce sont des événements moins sanglants, mais d’une importance capitale pour la marche du monde qui ont défrayé la chronique. Les primaires américaines voient la confirmation des pronostics de nombreux spécialistes, à savoir la victoire de plus en plus probable de Donald Trump et d’Hillary Clinton, les désignant comme les futurs candidats de leur camp respectif aux présidentielles de novembre prochain. Les pourparlers de paix sur la Syrie sont pour l’instant suspendus et un nouveau cycle est en préparation pour le mois de mai. C’est le moment que les forces gouvernementales choisissent pour avancer sur le terrain, en noyant la ville d’Alep sous un déluge de bombes. En France, le président Hollande commence à redresser la tête après la série de bonnes nouvelles économiques annoncées dans la presse, assurant qu’il avait raison de dire que la situation s’améliorait.
Hillary Clinton et Donald Trump loin devant leurs adversaires. L’adversaire d’Hillary Clinton, Bernie Sanders, aux primaires démocrates donne l’impression de ne plus croire en ses chances. Il a licencié des centaines de collaborateurs qui avaient assuré sa campagne jusqu’à présent. Il dit vouloir se concentrer sur la primaire de Californie. De son côté, l’ancienne secrétaire d’Etat, sûre de son triomphe, a commencé à réunifier son camp. Donald Trump continue à faire la course en tête devant des concurrents qui vont tout faire pour l’empêcher d’être investi lors de la convention de leur parti en juillet.
Syrie : reprise de l’offensive gouvernementale. Les négociations qui piétinent à Genève font le jeu du pouvoir syrien. Bachar Al Assad en profite pour lancer une offensive armée puissante sur la ville d’Alep. Les rebelles sont noyés sous les bombes, les victimes se chiffrant par milliers. Le représentant de l’ONU pour les pourparlers de paix prévoit une reprise des discussions en ce mois de mai.
Comme nous le disions plus haut, ce week-end est celui de tous les dangers à Tana. Les syndicalistes sincères veulent cependant croire que ce seront les questions syndicales qui seront mis en avant lors des manifestations prévues. En attendant, tout le monde est dans l’expectative.
Patrice RABE