Les syndicalistes ont abandonné aux dernières heures leur intention de faire forcing pour tenir leur manifestation sur la Place de la Démocratie.
Malgré l’intense campagne de sensibilisation sur la tenue à la Place de la Démocratie à Ambohijatovo d’une manifestation dans le cadre de la célébration de la Journée du 1er mai, le calme a régné hier à Ambohijatovo. L’endroit a été quadrillé par des éléments des forces de l’ordre dès le petit matin. Face à ce dispositif de sécurité, les manifestants qui ont répondu à l’appel des syndicats se sont donnés rendez-vous à Ankorondrano avant de rejoindre le stade d’Alarobia, lieu autorisé par la préfecture de police pour la tenue de leur manifestation. En fait, les forces de l’ordre ont exécuté la décision de la Préfecture de police qui n’a pas autorisé de manifestation sur la Place de la Démocratie dont l’utilisation a pourtant été accordée par la Commune urbaine d’Antananarivo. Aucun débordement n’a été constaté hier durant la célébration de la journée mondiale du Travail. Les syndicats ont cependant déclaré qu’ils continueront à revendiquer.
Sur tous les fronts. Puisque les revendications syndicales actuelles ont un caractère politique, elles font partie des foyers de tension que le régime en place essaie de gérer quotidiennement. Ces derniers jours, le président de la République Hery Rajaonarimampianina en personne monte sur tous les fronts. Il ne rate aucune occasion pour montrer qu’il est toujours aux côtés du peuple. La Présidence de la République elle-même est intervenue pour résoudre le problème évoqué par les agents pénitentiaires en grève en offrant les véhicules nécessaires au transport des prisonniers. Et encore vendredi dernier, le chef de l’Etat en personne a fait le déplacement à l’hôpital HJRA pour partager les douleurs des écoliers victimes de l’accident qui s’est produit à Mahitsy. Les prochains jours ne seraient pas de tout repos pour le locataire d’Ambohitsorohitra. Et ce, surtout suite à l’apocalypse annoncée par le sénateur Lylison René selon lequel le régime en place tombera dans un ou deux mois. Les déclarations et gestes de cet élu Mapar sont actuellement très surveillés par le pouvoir.
R. Eugène