Ce week-end du 1er mai fut celui du recueillement et de l’émotion. La réaction très digne du pouvoir après ces horribles drames qui ont jeté dans l’affliction des dizaines de familles a reçu l’adhésion de toute la population qui s’est sentie, elle aussi, profondément mortifiée. Après avoir assuré les parents des victimes de tout leur soutien dans cette épreuve, le président de la République a tout de suite annoncé des mesures qui devraient empêcher une pareille tragédie de se renouveler.
Une fête du 1er mai totalement éclipsée
Il aura fallu ces nombreux morts et blessés pour qu’enfin, le laxisme et la corruption qui règnent dans le secteur du transport routier soient enfin dénoncés et passibles de sanctions. Cette fois-ci, les autorités ont décidé de prendre à bras le corps le problème, en décidant d’user de plus de sévérité vis-à-vis des coopératives qui ont été coupables d’un laisser-aller dans le recrutement de leur personnel et de la gestion de leur parc automobile. Les mesures prises ont été exemplaires et doivent remettre de l’ordre dans le secteur. Ce drame qui a provoqué une forte émotion a quelque peu éclipsé la fête du travail qui n’a pas suscité la passion espérée par les organisateurs des manifestations. Les forces de l’ordre qui étaient sur le qui-vive n’ont pas eu à intervenir, les éléments en voiture ou à pied se contentant de sillonner la ville. Les forces syndicales ont pu énoncer leurs slogans lors de leur «meeting à Alarobia, mais leurs messages n’ont pas eu l’impact qu’elles espéraient, puisque diffusés devant des auditeurs déjà convaincus. Une partie de la population a préféré aller au Coliséum pour communier avec Ambondrona, le groupe rock phare du moment. L’atmosphère musicale qui y a régné était digne d’une véritable fête. Ce week-end du 1er mai ne restera pas longtemps dans les mémoires sur le plan syndical. Le combat à mener n’est pas prêt de se terminer.
Patrice RABE