Cinq jours après le terrible accident de taxi-be à Mahitsy où six élèves ont été fauchés par la mort, ce drame est toujours présent dans les esprits. A l’origine de cette tragédie, un chauffeur ivre. Et ce n’est malheureusement pas la première fois.
Plus jamais çà…
L’alcool au volant est à l’origine de plus de la moitié des accidents de la circulation sur les routes nationales à Madagascar. Un chauffeur qui a bu un verre de trop, privera à jamais une mère et un père de cet être adoré qu’était leur fils ou fille. Un verre de trop qui changera à jamais la vie d’une famille dont l’enfant ne fera plus jamais entendre ses éclats de rire. Ses parents ne l’accompagneront jamais à son examen du CEPE qu’il aurait pu passer dans trois ans. Ils ne l’inscriront jamais au lycée, ni ne partageront avec lui cet éclat de joie quand il aura décroché son baccalauréat. Ils n’assisteront jamais à son mariage, ni n’auront de petits-enfants de ce fils ou fille bien aimée. C’est une vie de famille complètement disloquée qui portera à jamais les cicatrices d’une blessure qui a mis leurs cœurs en lambeaux. A cause d’un verre de trop.
Mais c’est certain, ce ne sera pas la dernière fois qu’on entendra parler d’hommes, de femmes et d’enfants, enlevés trop tôt à ceux qui leur sont chers, parce qu’un chauffeur a bu un verre de trop. Certes, des tests d’alcoolémie et autres contrôles par la police de la circulation empêcheront quelques chauffards de finir leur course dans un ravin ou d’entrer en collision avec un autre véhicule. Mais quand c’est le policier ou le gendarme qui tend l’éthylotest qui empeste l’alcool, a-t-on encore raison de croire qu’on n’a pas perdu tout espoir de changement ?
Une marche silencieuse, initiée par des citoyens indignés, las de l’attentisme et du laisser-aller à l’origine de toutes ces aberrations, aura lieu demain. Cette marche partira d’Ankorondrano et se terminera à Ambohimanarina où se trouve l’école endeuillée par la disparition tragique de six de ses élèves, il y a cinq jours. Une marche qui réunira ceux qui, dans le silence, exprimeront tout. Leur ras-le-bol et leur indignation, certes, mais surtout, leur solidarité dans un désir de changement. Pour que plus jamais, une telle tragédie ne se reproduise et pour que chacun dise, bien plus qu’à travers des mots : « plus jamais çà ».
Hanitra R.