La manifestation des syndicats des employés se poursuit devant le siège d’Air Madagascar à Analakely. Si au début, les critiques envers la Direction Générale de la compagnie nationale tournaient autour de la réintégration des délégués du personnel, les manifestants parlent aujourd’hui d’incompétence. « Les dirigeants d’Air Madagascar parlent de concurrence déloyale et de dumping. Mais ce sont eux qui ont laissé faire cette situation qui s’aggrave aujourd’hui », a affirmé Rado Rabarilala, un des 4 délégués licenciés, suite à la grève des employés de l’année dernière. Sur ce sujet, le Me Willy Razafinjatovo dit Olala a martelé qu’il n’y a aucun respect de la loi à Madagascar, vu la situation d’Air Madagascar. « On parle d’Etat de droit et de bonne gouvernance, mais rien de tout cela n’est effectif actuellement. Nos dirigeants bafouent la Constitution, la loi du travail et les conventions internationales signées. Le Tribunal a pris une décision sur cette affaire. Il y a même eu une interprétation suite à une demande du syndicat. Tout est clair. Appliquer cette décision de la Justice est facile, si ces dirigeants mettent de côté leur orgueil mal placé. Mais ce n’est pas le cas. Face à ce refus de se conformer à la décision du tribunal, une plainte a été déposée au Parquet général, mais le dossier a été étonnamment classé sans suite. Et on se demande comment cela est-il possible », a déclaré le Me Olala. En ce qui concerne Madagasikara Airways, le syndicat des employés d’Air Madagascar a affirmé que cette compagnie privée peut être poursuivie en justice, d’autant plus que son DG est un pilote, dont la formation a été financée par l’Etat Malagasy. « De ce fait, il a l’obligation de travailler, au moins 10 ans pour Air Madagascar. Or, il n’en a fait que 6 ans. Nous aussi, recevons des propositions d’emplois à l’étranger, mais nous savons que nous sommes redevables envers le pays. Nous incitons aussi les passagers à avoir cette même optique. Restez fidèle à Air Madagascar, car c’est la nôtre. Il a été noté que le 2e avion de Madagasikara Airways est de la contrebande. Nous savons tous que même les assurances ne prendront pas en charge les passagers d’un tel avion, en cas d’incident », a soutenu Rado Rabarilala et consorts. Affaire à suivre.
Antsa R.
