On peut appartenir à un même parti sans partager les mêmes copains et coquins. C’est le cas de Narson Rafidiminanana et Rivo Rakotovao qui portent tous les deux la cravate bleue du HVM, mais avec des nuances différentes dans le choix de leurs collaborateurs respectifs.
Remaniement dans le remaniement au sein du ministère auprès de la Présidence en charge des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement. 7 nominations ont été prises lors du dernier conseil des ministres, en l’occurrence, Georges Rasoamanana, Secrétaire général ; Joseph Ramiaramanana, coordonnateur général du Suivi des Projets présidentiels ; Leonnel, directeur général de l’Administration et du Budget ; Herilalao Harinoro, directeur des Ressources humaines ; Maucia Nambinina Andriamananjara, directeur de la Programmation et du Suivi-Evaluation ; Benja Richard Raharison, directeur Administratif et Financier ; Derry Mann Herindrainy, directeur interrégional de Toliara. En formant sa propre équipe, Narson Rafidimanana a mis sur la touche, les hommes et les …femmes de son prédécesseur quoique ce dernier reste, jusqu’à preuve du contraire, le numéro Un du HVM même s’il a été relégué au troisième rang dans la formation gouvernementale.
« Tatezana ». Rivo Rakotovao a aussi placé ses éléments au sein de son nouveau ministère auprès de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’Elevage. Avec Pierrot Serge Randrianaritiana comme SG; Holliarison William Rakotomalala, directeur d’Appui aux organisations professionnelles du monde rural ; Jean Michel Edouard, directeur de la Préservation et du Développement de la filière Zénu malagasy (DPDZM). En plus de celles de 3 directeurs, la nomination du SG du ministère dirigé auparavant par le TIM Rolland Ravatomanga a été également abrogée, même si Rivo Rakotovao était membre du cabinet de ce département du temps de Marc Ravalomanana. Beaucoup d’eau a coulé depuis sous le pont ou le « tatezana » de Vohidiala. Mais Rivo Rakotovao a fait également abroger la nomination du SG du ministère de l’Elevage proposée à l’époque par le HVM Anthelme Ramparany.
« Wind of change ». De son côté, Rolland Ravatomanga ne s’est pas privé non plus de remanier l’équipe mise en place par l’ex-MAPAR Johanita Ndahimananjara au ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène. Deux DG viennent d’être nommés et 4 directeurs remplacés. Même topo au sein du ministère de la Culture, de la Promotion de l’Artisanat et la Sauvegarde du Patrimoine ou Jean Jacques Rabenirina imprime sa marque avec les abrogations et nominations du SG Botomazava Nely Michel ; de deux DG et de deux directeurs. Le « wind of change » souffle aussi du côté de Tsimbazaza avec les remplacements de deux directeurs au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, même si Monique Rasoazananera a été reconduit à sa tête.
Combat de 2018. Les trois nominations prises au titre du Secrétariat d’Etat chargé de la Mer sont tout à fait normales dans la mesure où il s’agit d’un département nouvellement créé. En revanche, le remaniement au sein du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation prête à réflexion. Force est de se demander si les nominations d’un Préfet ; de 7 chefs de District et les abrogations (non encore suivies de nominations) de deux autres s’inscrivent dans le cadre du « changement dans la continuité » annoncé par le PM Mahafaly Solonandrasana Olivier qui a tenu à garder l’Immeuble Patte d’Eléphant à Anosy dans la perspective du « combat » de 2018. Ceci expliquant peut-être cela.
Purge. Le « spoil system » est également de mise au ministère des Transports et de la Météorologie avec les remplacements du SG ; du DG ; du coordonnateur général des projets et de 4 directeurs. Avec les dossiers qui ont mis en cause les Transports, le ministre Benjamina Ramanantsoa se devait de changer d’équipage ». Même souci au niveau du ministère de la Sécurité Publique où 4 directeurs centraux et 3 directeurs provinciaux viennent d’être limogés et remplacés. Mais la palme revient au ministère de la Défense nationale avec l’arrivée en force de 7 généraux de brigade ; d’un Contre-Amiral et de 5 colonels à des postes de commandement ou de direction. Contre 4 généraux de brigade et 2 colonels au niveau de la Gendarmerie nationale. Aux yeux des analystes, cette vague de changements dans les rangs des forces de l’ordre s’apparente à une véritable « purge » qui risque d’attiser les rivalités latentes entre « promos » de l’ACMIL ou de l’ENSP. Tout autant que le règlement de comptes entre actuels et/ou ex-ministres en cravate bleue, pourrait mettre à mal l’unité de circonstance du HVM qui s’articule autour du trio Hery – Voahangy – Mahafaly.
Recueillis par R. O
