Les producteurs seront mobilisés à se conformer aux chartes HOREB afin de répondre aux exigences du marché international.
Augmenter le volume des exportations constitue une des solutions qui contribuera à l’augmentation du PIB (Produit Intérieur Brut) de Madagascar. « Mais une stratégie résolvant à la fois les problèmes de production liés aux contraintes de qualité et aux exigences du marché nous permettra d’atteindre cet objectif », a expliqué Faly Rasamimanana, le directeur général de Faly Export. Raison pour laquelle, la Région Atsinanana, le programme PROSPERER financé par le FIDA (Fonds International de Développement Agricole) ainsi que quelques exportateurs, ont convenu d’apporter cette solution à travers le référentiel HOREB (Hygiène, Organisation, Restauration de l’Environnement et de la Biodiversité). « Le but de ce partenariat est de travailler ensemble pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD) », a-t-il rajouté.
Impacts. Dans cette pratique, les opérateurs économiques versent une partie de leur bénéfice net afin de résoudre les problèmes sociaux tels que la sécurité alimentaire, l’hygiène, la santé et l’éducation ainsi que les problèmes liés aux infrastructures et à l’environnement. En effet, tout cela a toujours des impacts sur la productivité agricole destinée à l’export. Il consiste ainsi à augmenter les revenus des producteurs en diversifiant leurs activités. Pour ce faire, « l’ONG Harena Sahaza forme des pépiniéristes et multiplie des jeunes plants au sein de son centre de formation afin de fournir aux producteurs des jeunes plants d’arbres fruitiers et ce, pour le compte des exportateurs tandis que PROSPERER participe au démarrage de l’activité», a-t-il évoqué. Quant au débouché, il est déjà assuré grâce à la demande insatisfaite des usines de transformation de fruits. « On distribue également des semences de céréales et des matériels agricoles pour assurer la sécurité alimentaire des producteurs. Tous les fonds communs seront en même temps transférés via Orange Money pour permettre une meilleure gouvernance et transparence entre tous les acteurs concernés», a-t-il poursuivi.
Eradiquer. En outre, les exportateurs assurent l’alimentation en eau potable des producteurs en achetant les produits de traitement d’eau comme le sûr’eau et le filtre auprès de PSI. Ce dernier s’occupe ensuite de la communication, de l’éducation et de la formation des leaders responsables. Dans la foulée, « ceux-ci reçoivent des primes auprès des exportateurs afin d’assurer l’effectivité des actions entreprises. L’objectif est d’éradiquer la diarrhée et les autres maladies causées par la consommation d’eau non potable en décembre 2017 dans six communes pilotes de la région Atsinanana », a-t-il enchaîné. Notons que les producteurs de litchi et de vanille seront alimentés en eau potable dès cette année. Ils auront également accès aux latrines respectant les normes d’hygiène. C’est l’ONG Saint-Gabriel qui s’occupe de la formation et de l’installation des latrines. Les exportateurs achètent les matériaux tandis que les bénéficiaires se chargent de la superstructure. En outre, ils versent une somme auprès de l’ONG « Mercy ministries » pour la prise des soins de la famille des producteurs et de la nutrition infantile en collaborant avec une vingtaine de centres de santé se trouvant dans les communes rurales.
Inclusif. Par ailleurs, tout producteur Horeb doit reboiser. « Nous leur distribuons des jeunes plants de bambou et d’arbres fruitiers pour l’équilibre de l’écosystème afin d’éviter l’érosion des sols. Cela génèrera en même temps d’autres sources de revenu. PROSPERER fera également venir un expert international pour la formation des constructions en bambou. Ce qui diminuera l’exploitation des bois ordinaires tout en promouvant le tourisme solidaire et durable. Sur chaque activité, les producteurs trouvent toujours leur compte, c’est pourquoi le système est inclusif et durable », a fait savoir Faly Rasamimanana. L’ONG « Harena Sahaza » forme aussi des leaders pour que le système se généralise dans toutes les communes. « Les producteurs qui ne se conforment pas aux chartes seront radiés du système .Si les feux de brousse ou l’exploitation illicite des forêts se pratiquent chez un fokontany, celui-ci sera exclu.
Porteuse. Bref, si l’on a des producteurs qui respectent le référentiel HOREB, on sera compétitif en répondant à toutes les exigences du marché international. On pourra ainsi participer à la sécurité alimentaire mondiale et les ODD seront atteints », a-t-il soulevé. Pour l’heure, ce sont les opérateurs de la filière litchis qui participent beaucoup à ce système et les autres filières en bénéficient gratuitement. « C’est pourquoi, une filière porteuse doit être bien organisée pour en accompagner d’autres. Et ces bonnes pratiques doivent devenir une culture chez les producteurs afin de mieux commercialiser nos produits agricoles à l’export », a-t-il conclu.
Navalona R.