L’urbanisation est une tendance mondiale notamment en Afrique et en Asie. En outre, les pertes et gaspillages au niveau des usages alimentaires sont plus importants dans les zones urbaines. Cela se produit notamment au niveau de la distribution et de la consommation à domicile et hors foyer. Or, ces pertes et gaspillages génèrent des coûts qui se répercutent sur les prix, diminuant en conséquence le pouvoir d’achat des ménages, ou même l’accès à la nourriture des plus démunis. Ce coût s’accroît également par la nécessité de collecter et de traiter les déchets alimentaires ainsi que les emballages qui leur sont associés. La réduction de ces pertes et gaspillages alimentaires prend désormais de l’ampleur dans la sphère publique avec la prise de conscience des enjeux en matière de l’environnement, de la durabilité de l’alimentation, de privation de nourriture des ménages les plus pauvres et globalement de la sécurité alimentaire mondiale.
Conflits d’intérêts. Stéphane Guilbert, Professeur en Sciences de l’Aliment à Montpellier SupAgro et chargé de mission auprès de la direction scientifique « Alimentation » de l’INRA, l’a exposé lors d’une conférence-débat co-organisée par le FOFIFA et le CIRAD hier dans l’après-midi à Ampandrianomby. Le thème a été axé sur « Systèmes alimentaires urbains : comment réduire les pertes et les gaspillages? ». A cette occasion, il a présenté les résultats de l’étude prospective sur l’optimisation des usages alimentaires et la réduction du gaspillage dans les systèmes alimentaires urbains allant de l’approvisionnement à la consommation des aliments, en intégrant la valorisation des co-produits et le traitement des bio-déchets. Le système des eaux usées et des déchets verts y est exclu. En fait, « derrière le consensus apparent de tous les acteurs sur l’urgence et l’importance de la réduction du gaspillage se cachent des divergences et des conflits d’intérêts », a-t-il évoqué.
Recyclage. Et parlant des déchets alimentaires en milieu urbain, ils sont éliminés ou incinérés. Le recyclage des éléments nutritifs vers l’agriculture et l’élevage reste marginal. « Le rôle des emballages alimentaires est aussi mis en avant, car ils contribuent à la préservation des aliments. Est-ce que cela permet ainsi de réduire les pertes ? Mais la gestion des déchets d’emballage est également préoccupante », a fait savoir Stéphane Guilbert. Comme solution pour prévenir les pertes et les gaspillages, la hiérarchisation des usages des aliments a été proposée. « Cela se traduit par la redistribution auprès des plus démunis ou la transformation en aliments élaborés pour usages en alimentation animale et les valorisations non alimentaires ou énergétiques », a-t-il conclu.
Navalona R.