
Une table ronde économique sur le thème « Améliorer l’environnement des affaires à Madagascar », s’est tenue hier au Carlton Anosy, dans le cadre de la semaine de l’Europe.
L’ouverture économique et l’intégration régionale étaient au centre des discussions lors de la rencontre économique d’hier. Il ne s’agit pas d’une première fois. Les recommandations issues de la Table ronde de l’année dernière ont déjà été mises en œuvre et le suivi de cette application est assuré par le PROCOM (Programme d’Appui à l’Emploi et à l’Intégration régionale), financé par l’Union européenne. Lors des débats, les représentants du FivMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy) ont réclamé l’appui aux entreprises locales et aux industries naissantes. Certes, dans le cadre de la mondialisation et de l’intégration régionale, la facilitation du commerce et la promotion des investissements directs étrangers sont des éléments indispensables, dans la politique de l’Etat. Cependant, il faut être vigilant pour ne pas pénaliser les entreprises locales, d’après le président du FIVMPAMA, Erick Rajaonary.
Investissements. En effet, à force de vouloir proposer des avantages aux investisseurs et opérateurs étrangers pour les attirer à Madagascar, les dirigeants pourraient finir par tuer les PME malgaches, qui constituent pourtant 90% du tissu économique. Parmi les menaces que craignent les opérateurs locaux figure la baisse progressive des droits de douane. Une évolution qui engendre la prolifération de l’informel. « L’exonération douanière favorise le commerce international. Les produits étrangers entrent chez nous sans problème, mais pour exporter nos produits, nous faisons face à des barrières non tarifaires comme les conditions phytosanitaires ou autres. Si on ne prend que l’exemple de Guanomad, un traitement technique de 12h est exigé par les pays récepteurs, alors qu’à l’étranger, nos concurrents ne font qu’un traitement d’une heure », a indiqué le président du FIVMPAMA, non moins DG de Guanomad.
Inclusive. Les représentants du FIVMPAMA réclament leur participation à l’élaboration de la politique commerciale et industrielle à Madagascar. « Que les incitations faites aux investisseurs ne tuent pas l’industrie locale. Les acteurs économiques malgaches doivent être sensibilisés sur les opportunités apportés par les offres d’accès au marché. Les entreprises dans les régions éloignées de la Capitale doivent également être concernées. En ce qui concerne l’APE (Accord de partenariat économique), il faut proposer une assistance technique pour le secteur privé et attirer l’attention sur les manipulations des textes qui peuvent surgir après l’application des APE. Un pool de négociateurs devrait également être formé pour défendre nos intérêts. Bref, il faut être vigilant sur les actions qui seront inscrites dans le Programme d’appui au développement de l’exportation et de l’intégration régionale », a déclaré le président Erick Rajaonary. Bref, pour le FIVMPAMA, les entreprises locales ont besoin du soutien de l’Etat, comme le font ceux des autres pays.
Antsa R.