La venue du secrétaire général de l’ONU domine toutes les nouvelles cette semaine. Il n’a pas manqué de pointer du doigt là où il nous fait mal. Ban Ki-Moon a insisté sur la situation des enfants, entre autres, mais aussi sur notre propension à répéter des crises socio-politiques, sources, de notre pauvreté croissante. Un parler vrai d’une personnalité, en fin de mandat, qui est à l’inverse du langage diplomatique traditionnel, au point, que certains s’offusquent d’une ingérence dans les affaires internes du pays. Mais ne dit-on pas que qui se sent morveux qu’il se mouche ? Les gouvernants voient en cette visite la reconnaissance internationale malgré cette gifle. « Qui aime bien châtie bien ! ».
Andry Rajoelina , de son côté , n’a pas manqué d’y mettre du sien, en profitant de cette venue et de déclarer qu’il allait avec ses partisans revenir bientôt au pouvoir. Il a encore, peut-être, à travers la gorge le fait d’avoir été « vidé » lors d’une assemblée générale des Nations Unies. La présidente de Freedom , Lalatiana Rakotondrazafy de son côté , annonce une nouvelle démarche pour évincer l’équipe au pouvoir en cherchant à recourir à une motion de déchéance. Du déjà vu, mais on ne sait jamais. Avoir 20 ans en mai 1972, cheveux longs et idées longues et surtout ne pas vouloir être des descendants des Gaulois, qu’en restent-t-il ? En gros des « baba cools » qui revendiquent la vraie et l’unique révolution et qui dédaignent les petites crises qui ont suivi.
En économie, l’Union Européenne affirme sa volonté d’être un acteur prépondérant dans l’aide publique au développement à Madagascar.
Dans la grisaille ambiante, dans la liste des grèves et menaces, on retrouve encore les inspecteurs du travail, les enseignants et les paramédicaux, à croire que ces temps-ci, ces corporations sont les toujours victimes de service. Encore sur le plan social, devenu fantastique, par cette révélation selon laquelle, 12% de l’effectif du Ministère de la Fonction Publique seraient des fonctionnaires « fantômes », soit 151 personnes. Si l’on compte une trentaine de ministères, on aurait donc près 5 000 zombies qui hantent les bureaux de nos administrations sans compter les présents mais ne sont presque pas sur place. Dans la liste de bonnes résolutions, une gare routière serait mise en place à Andohatapenaka , pour cause d’intérêt public , il y aurait donc des expropriation. Des résistances à ces délogements se profilent déjà à l’horizon avec son lot de problèmes.
Et puis , notons cette note chaude en ces temps friquets que nous amène le « Festival Donia » , devenu un haut lieu de la musique de l’Océan Indien.
A l’étranger, la présidente du Brésil déposée constitutionnellement laisse sa place un président intérimaire en la personne de son vice -président qui, lui-même serait impopulaire, le dénouement semble encore incertain. Et si son cas ne serait qu’un précédent car en Afrique du Sud , le cas du président serait aussi délicat.
En France, le chef du gouvernement est fortement contesté pour avoir recouru à l’article 49 alinéa 3 de la constitution pour faire adopter « La loi Travail ». Légal mais illégitime selon certains parce qu’il fait fi de la représentation nationale dont il détient, par ailleurs, la majorité et de la réprobation publique notamment celle de la rue.
Enfin, que ce week-end prolongé de Pentecôte sera par miracle sera celui sans accident.
Mickey RANARIVAO