Scène assez singulière samedi dernier vers 13 h du côté de Tanjombato où un motard de police et une voiture ouvreuse banalisée déboulaient du pont enjambant l’Ikopa.
Les autres automobilistes croyaient avoir affaire au cortège d’un des princes qui nous gouvernent. Seulement voilà, la limousine blanche qui suivait juste derrière, était en fait une voiture de mariage. Les passants ont vite fait de penser que l’un des mariés est probablement le fils ou la fille d’une haute personnalité. En tout cas, pas de n’importe qui. Les plus avisés ont vite fait de reconnaître la Toyota V8 couleur sable du président du Sénat qui se trouvait derrière la longue Cadillac.
Attributions présidentielles. L’ancienne voiture de fonction de Rakotomanana Honoré, une Santa Fe noire « made in China » immatriculée dans la série 52….TBC et réaffectée depuis aux membres de sa sécurité, n’était d’ailleurs pas loin même si ses occupants se faisaient plus discrets. Et ce, en ne montrant pas les canons de leurs Kalachnikovs comme ils ont en l’habitude sur le parcours Anosikely – Andohan’i Mandroseza (ou dans l’autre sens) où le cortège du numéro Deux de l’Etat roule souvent à vive allure, même sur la pente abrupte reliant la Villa Berlin à Ambohipo. Qu’est-ce que ça va être lorsqu’il sera appelé à « exercer les attributions présidentielles » à la place du président de la République en exercice qui sera tenu de démissionner 60 jours avant le premier tour de la course à la magistrature suprême. Tous les indices portent effectivement à croire que l’actuel locataire d’Iavoloha brigue un second bail de 5 ans.
Invités. Le service communication du Sénat n’était pas en mesure de fournir des informations sur les identités des « just married ». Une chose est sûre, ce n’était pas le mariage de Monsieur et de Madame Tout le Monde à en juger par le nombre d’invités à bord de la longue file de voitures – en majorité des 4×4 rutilantes – qui formaient le cortège. Provoquant un embouteillage au niveau du barrage de Tanjombato sans que les autres usagers de la RN7 – y compris les taxis-be – aient klaxonné à tout va, quand bien même ce serait de coutume en pareille occasion, du moins pour le commun des mariés. Seulement, il s’agissait d’un mariage pas comme les autres pour lequel Honoré Rakotomanana était peut-être un invité de marque ou parmi tant d’autres (c’est selon). Il aurait pu passer inaperçu dans sa V8 aux vitres fumées, sans le motard et la voiture ouvreuse qui faisaient partie du décorum. Bon nombre d’observateurs estiment que le président de la Chambre haute aurait pu ou dû sortir du cortège pour éviter toute confusion dans l’esprit de l’homme de la rue.
R. O