Le secteur secondaire ne représente que 15% du PIB (Produit Intérieur Brut), à Madagascar. Mais cette contribution pourrait doubler si l’environnement est favorable à son développement.
Tout comme les Brasseries STAR du Groupe Castel, les dirigeants doivent miser sur l’agro-industrie pour développer le pays, selon Emmanuel Tailly, PDG adjoint des Brasseries STAR. « Tous les pays émergeants en Afrique ont su développer leur agro-industrie. A Madagascar, le potentiel est énorme et les opportunités sont immenses. Dans la Grande-île, on produit 1000 fois moins que ce qui est produit en France, sur la même surface. Ce pays a encore un excédent en zone et un déficit en exploitation », a-t-il soutenu, lors d’une conférence organisée hier, à la Foire Internationale de Madagascar (FIM). Ce représentant du secteur privé affirme que vu son enjeu majeur, le secteur de l’agro-industrie doit être priorisé par l’Etat. En effet, les Brasseries STAR ont déjà une expérience confirmée dans le domaine, grâce à sa filiale Malto. En collaboration avec 10.000 paysans de la région Vakinankaratra, permettant de fournir 7 milliards d’Ariary de revenu additionnel, sur une culture en contre saison. Cette collaboration permet de produire annuellement 4500 tonnes d’orge, 6000 tonnes de maïs et 1500 tonnes de sucres. « Depuis la création de Malto, 16.000ha de terrain sont emblavés, 71.000t de produits récoltés et 95.000 contrats signés avec les paysans », ont indiqué les représentants de la société. A noter que d’autres sociétés industrielles suivent également cette voie avec succès.
Suggestions. Une facilitation des activités agro-industrielles pourrait relancer la consommation intérieure et le secteur productif. D’après Emmanuel Tailly, le développement d’un secteur d’activité exige une stabilité du système fiscal, des infrastructures permettant aux opérateurs d’entreprendre. « Cela concerne la rénovation du réseau routier, les ponts, l’électricité, les ports, le secteur ferroviaire, les zones franches pour l’export, le secteur aérien, etc. », a-t-il noté. Par ailleurs la formalisation de l’économie est également une nécessité, d’après le PDG adjoint des Brasseries Star. Cependant, l’agro-industrie doit être appuyée, a-t-il poursuivi. « Il faut un programme agricole pour une relance de la filière riz, blé, sucre, élevage, etc. dans les régions sélectionnées. L’Etat doit également développer le partenariat amont et aval, pour atteindre l’auto-suffisance alimentaire et la pérennisation des filières. A cela s’ajoute, les banques agricoles, la mécanisation agricole, l’appui régionale relatif aux expertises, aux compétences et les synergies. Et enfin, les dirigeants doivent chercher une solution pour baisser les taux d’intérêts des emprunts, en dessous de 8% ».
Antsa R.
