Aussitôt ouvert, aussitôt fermé. Magro Ankorondrano a été mis sous scellé avant-hier car il n’a plus le droit d’utiliser le site sans l’autorisation de la Chambre de Commerce. Effectivement, d’après l’huissier de justice envoyé par le régime en place, Maître Alain Rakotonirina, Tiko Oil a d’ores et déjà été notifié de la décision de justice portant expulsion du groupe de ce site. Une décision qui plus est celle de la Cour d’Appel du 21 mars 2011. A côté, depuis un bon bout de temps, Rado Rabarilala et consorts luttent pour leur réintégration au sein de la compagnie nationale Air Mad. Cette revendication trouve son fondement sur l’application d’une décision de justice ordonnant justement à la Compagnie de les réintégrer. Mais jusqu’à présent, cette dernière semble faire la sourde oreille et ce, nonobstant les sit-in et les grèves entamés par le syndicat. L’on se demande alors ce qu’est une décision de justice pour l’Etat. Est-ce sélective ? Pourtant, Hery Rajaonarimampianina, le Président de la République, ne cesse de crier haut et fort l’idéal Etat de droit mais dans ces deux affaires, l’on note un deux poids deux mesures. D’ailleurs, dans un Etat de droit, l’égalité de tous devant la loi doit être respectée et les décisions de justice devenues obligatoires doivent être exécutées. Et pourtant, l’Etat applique une décision de justice à Tiko Oil et ignore celle portant réintégration des grévistes d’Air Mad. Une fois de plus, le régime remet en cause le concept de l’Etat de droit. Bref, les motifs politiques expliquent ces agissements. 2018 n’est plus loin et chacun remue terre et ciel pour verrouiller ou accéder au pouvoir.
Aina Hel-Bovel (Stagiaire)