
L’opposition accentue la pression pour contraindre le président de la République à opter pour cette solution politique.
Y aura-t-il une élection présidentielle anticipée ou non à Madagascar ? Le président de la République Hery Rajaonarimampianina y a déjà répondu en déclarant qu’il est contre. La communauté internationale qui a toujours accompagné Madagascar dans le processus électoral de sortie de crise ne s’est pas encore exprimée. Dans une interview qu’il a récemment accordée à la Radio France Internationale (RFI), l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, Antonio Sanchez Benedito, n’a pas exclu cette éventualité. Du côté de l’opposition, l’unanimité est presque acquise sur la nécessité d’organiser une élection présidentielle anticipée. Mais, cette opposition est divisée sur le moyen qui devrait être mis en œuvre pour contraindre l’actuel président de la République d’opter pour cette solution. Certains opposants proposent la démission du chef de l’Etat, d’autres roulent pour sa déchéance dont l’ouverture de la procédure dépend des députés.
Coup d’Etat. En fait, l’opposition a changé d’avis après la déclaration faite par le secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki-Moon, lors de sa visite à Madagascar. Ce dernier a martelé qu’un coup d’Etat n’est plus la solution. Même l’ancien président Marc Ravalomanana s’y est plié lorsqu’il a déclaré au Magro Ankorondrano qu’il ne roule pas pour tout changement anticonstitutionnel. L’ancien président de la transition Andry Rajoelina ne s’est pas encore prononcé. Mais, d’après ses proches, il ne serait pas partant pour son implication dans des changements anticonstitutionnels pour ne pas compromettre son éligibilité en 2018. Du côté du régime, on n’est pas prêt à céder aux pressions des adversaires politiques. Réussir à organiser à Tana le XVIe Sommet de la Francophonie est un challenge. Pour certains dirigeants du pays, si on arrive à maîtriser les foyers de tension jusqu’à la tenue du Sommet (novembre 2016), le président Hery Rajaonarimampianina aura la chance de rester au pouvoir jusqu’en 2018.
Base politique. Pour certains analystes politiques, une élection présidentielle anticipée pourrait être une option salutaire pour Hery Rajaonarimampianina. Cette nouvelle élection lui permettrait non seulement d’avoir une nouvelle base politique qui n’est plus celle du Mapar d’Andry Rajoelina, mais également de mettre fin à l’instabilité politique actuelle. D’ailleurs, Hery Rajaonarimampianina serait le seul à être prêt financièrement et moralement à affronter cette élection anticipée si elle est organisée dans deux ou trois mois. En tout cas, force est de constater que le chef de l’Etat n’est pas pour le moment convaincu de cette solution qui aurait été proposée par ses conseillers politiques Norbert Lala Ratsirahonana et Manandafy Rakotonirina. Par contre, le locataire d’Iavoloha roulerait pour des Législatives anticipées qui seraient organisées quelques mois avant l’expiration de son mandat présidentiel. D’après des indiscrétions, cette élection législative anticipée permettrait au HVM d’augmenter le nombre de ses élus qui assureront la réélection de Hery Rajaonarimampianina en 2018.
R.Eugène