Les « Artistes offrent une vie », représentés par Monica Label, ont fait appel aux journalistes hier pour dénoncer, selon eux, l’existence d’une mauvaise pratique obligeant des patients se trouvant dans une situation d’urgence à acheter les poches de sang au niveau de la banque de sang, au lieu de les avoir gratuitement, comme le stipule le règlement de la transfusion sanguine. Ils affirment même être en possession de preuves pouvant montrer que la pratique existe réellement. « On connait déjà le nom de celui qui le fait. Nous sommes loin de faire une accusation gratuite, mais tout ce que nous disons a été prouvé. Pourtant, ce n’est pas nous qui allons prendre les mesures qu’il faudrait. Nous exhortons seulement qu’il rende ce qu’il a soutiré aux malades pour avoir ces poches de sang », disent-ils. Avant de dire : «On nous a informé qu’un médecin de ce service vend les poches de sang de 50 000 Ar à 100 000 Ar, au lieu de les donner gratuitement. Jusqu’ici, il y a eu cinq poches vendues, selon les victimes. Vu tous les efforts surhumains que nous avons effectués pour avoir toutes ces poches de sang, nous ne pouvons pas tolérer que de telles pratiques existent », affirment ces artistes. En effet, dans cette campagne, ces derniers évoquent qu’ils n’ont pas été aidés ni par l’Etat, ni par d’autres bailleurs, mais ont mis en œuvre leurs propres moyens pour financer toutes les activités y afférentes, « raisons pour lesquelles nous n’allons pas nous taire ».
« On n’a pas acheté du sang ». Effectivement, dans cette affaire, ils pointent du doigt les responsables de la banque de sang de l’HJRA, autrement dit, ceux du Centre National de la Transfusion Sanguine (CNTS). Pourtant, après recoupement, ces derniers, par le biais du Dr Herisoa Fortunée, Directeur du centre, ont formellement contesté cette accusation. « Toutes les transfusions sanguines que nous avons effectuées depuis toujours ont été enregistrées dans nos archives. Et jusqu’ici, aucune d’entre elles ne mentionne que du sang a été acheté par tel ou tel patient, sauf dans le cas où le patient vient d’une clinique privée. Dans ce cas, le demandeur doit payer une contribution de 85 000 Ar. Mais si le ou les patients sont issus des hôpitaux publics, ils n’ont rien à payer, à condition qu’ils viennent avec des donneurs. Donc, avec nous, soit 0 Ar, soit 85 000 Ar», affirment les responsables du CNTS. Selon eux, il existe quelques règlements stricts à suivre avant d’avoir le sang demandé à la banque. Ainsi, ils affirment qu’à leur niveau, aucun moyen ne permet d’outrepasser ces règles. Pourtant, ces responsables du CNTS évoquent que « c’est peut-être tout au long des chemins empruntés par les poches de sang qu’il pourrait y avoir des trucages ». Par ailleurs, les membres de la famille des patients pourtant mentionnés comme victimes, par les «artistes offrent une vie », une fois interrogées, nient également le fait d’avoir fait tout achat de sang à cette banque. « On n’a pas du tout acheté de sang, on les a obtenus gratuitement», disent-ils. Y-a-t-il réellement eu des magouilles sur cette affaire? Si oui, à quel niveau se trouvent-elles ? A chacun d’en tirer sa propre conclusion. Mais en attendant, ces artistes ont vraiment l’air fâchés.
Arnaud R.