A l’approche du 26 juin, les Malgaches aspirent à une certaine sérénité, mais le contexte ne le leur permet absolument pas. Le climat politique y est bien entendu pour beaucoup, mais l’insécurité qu’ils vivent au quotidien les touche encore plus.
L’urgence sécuritaire, comme première préoccupation
Il ne s’ agit pas d’une psychose, mais d’une réalité. Les détrousseurs sont postés à chaque coin de rue et il suffit d’un moment d’inattention pour se voir délester de son portable et de son argent. L’audace de ces malfaiteurs dépasse l’entendement et ils agissent souvent en toute impunité. Les victimes et les témoins des larcins n’osent souvent pas réagir de peur d’être blessés. Tout cela se passe en plein jour. Ce sentiment d’insécurité est encore plus vivace à la nuit tombée. Qui n’a pas entendu parler du calvaire de ces malheureux piétons qui ont été dépouillés de tous leurs vêtements alors qu’ils rentraient chez eux ? Aujourd’hui, il est totalement déconseillé de marcher seul dans les rues de la capitale. Aucun quartier n’est épargné par ces agressions perpétrées par des voyous qui agissent en bande. Ces derniers sont parfaitement reconnaissables. Quand on aperçoit des individus en train de courir, semblant faire du jogging, il faut tout de suite être sur ses gardes et se mettre à l’abri. Ne parlons pas des cambriolages et des attaques à mains armées qui peuvent être meurtrières et qui font la une des quotidiens tous les jours. On est maintenant tenté de s’adresser aux autorités et de leur demander comment on est arrivé là. L’Antananarivo où on pouvait circuler sans crainte de jour comme de nuit appartient au passé et est devenue une ville aussi dangereuse que les capitales les plus mal famées du continent africain. Les forces de l’ordre n’ont apparemment pas de solutions à proposer. Elles arguent de leur manque de moyens et pourtant, pour les citoyens, il s’agit d’une question de vie ou de mort. Les quartiers-mobiles de certains fokontany sont en train de s’organiser pour essayer de remédier à cette insécurité chronique. Certains analystes disent que cela résulte de la pauvreté ambiante. Le pouvoir ne peut pas se dédouaner de cette situation. L’urgence sécuritaire doit maintenant être sa première préoccupation.
Patrice RABE