Le remblayage de terrain en cours au Marais Masay suscite des polémiques. Si la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) affirme que la société mauricienne Sun&Sons qui envisage d’y construire un grand hôtel et une restauration en vue du XVIe Sommet de la Francophonie a une autorisation en bonne et due forme, le ministère auprès de la Présidence en charge des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement (M2PATE) dénonce une irrégularité flagrante. D’après ce dernier, la société Sun&Sons a obtenu son autorisation en 2008, avec un permis de remblai valable seulement d’un an. Faute de renouvellement conforme aux procédures de l’autorisation, le remblayage a été suspendu le 13 avril 2013 sur instruction du président de la transition de l’époque. Le 20 mars 2015, le ministère en charge de l’Aménagement du territoire a sorti une note interdisant les remblais au Marais Masay, suivi de l’arrêté municipal n°001-CUA/CAB 15 du 7 octobre 2015. Tous ces notes et arrêtés ne sont pas levés jusqu’à présent.
Dérogation. En renouvelant unilatéralement en 2016 l’autorisation de la société Sun&Sons, la CUA ne s’est pas conformée aux textes en vigueur lorsqu’elle a transformé un Plan vert, insusceptible d’accueillir des constructions, en un espace constructible. Pour cette transformation, la Commune urbaine d’Antananarivo n’a pas demandé une dérogation au M2PATE. Par ailleurs, le projet de la société mauricienne Sun&Sons consiste à construire un hôtel et une restauration, or les autorisations de construction dépassant une superficie de 1 000m² relève du ressort du Ministère auprès de la Présidence en charge des projets Présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’Equipement. Il y a donc deux poids, deux mesures, car les remblayages des terrains se trouvant à l’arrière ont été refusés.
Procédures. Pour avoir une autorisation de remblai dans la circonscription d’Antananarivo-Renivohitra, le demandeur doit déposer son dossier à la Commune urbaine d’Antananarivo qui délivre une autorisation si le projet est conforme au plan d’urbanisme. S’il ne l’est pas, il faut passer par une commission technique composée des représentants du ministère chargé de l’Aménagement du territoire, de l’APIPA et de la commune urbaine d’Antananarivo. Si le projet est conforme au plan d’urbanisme, le demandeur paie des redevances et le droit de voirie.
Recueillis par R. Eugène