Le président de la République Hery Rajaonarimampianina est sur ses gardes depuis le jour où Andry Rajoelina a laissé tomber les masques pour le menacer et l’accuser d’ingratitude et de traîtrise envers le Mapar. Andry Rajoelina en colère a fait apparaître son vrai caractère. La rupture entre les deux hommes ne fait plus de doute. Elle apparaît nettement à travers les premières mesures que le Chef de l’Etat a prises pour protéger la démocratie naissante. Il a remplacé Haja Resampa, Rija Rajhonson, respectivement SGP et Dircab de la présidence pendant la Transition. Il a agi de même pour changer les trois membres de son quota à la Haute Cour Constitutionnelle et il abrogé le mandat de son président qui a dirigé cette Institution pendant plus d’une vingtaine d’années.
Logique d’assainissement
Dans le feu de la bataille politique à l’Assemblée nationale, il a refusé de nommer Haja Resampa présenté par le Mapar comme Premier ministre. Le Président de la République a ses propres critères de recrutement pour placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Et garantir ainsi le succès de son programme. Dans l’opinion publique, les commentaires sont plutôt favorables aux mesures qu’il prend et à l’assainissement opéré au commencement d’une nouvelle République. La compétition pour le poste de Premier ministre continue de plus belles dans les coulisses politiques. Le président de la République n’en fait pas une urgence bien qu’il s’agisse d’une priorité parmi d’autres lorsqu’ un mois et demi après son investiture, le gouvernement de la Quatrième République n’est pas encore sur pied. D’après son entourage, le gouvernement d’union nationale d’Omer Beriziky gère sans décevoir les affaires courantes. Aussi n’y a-t-il aucune raison de se précipiter. Le Mapar qui détient la majorité relative à l’Assemblée nationale devrait présenter quelqu’un d’autre à la place de Haja Resampa. La Plate- forme pour la majorité présidentielle, en revanche, doit attendre la décision du président de la République sur son candidat le Dr Jules Etienne qui ne semble pas non plus être assuré d’avoir le poste, même s’il est mieux placé que le premier. Les problèmes de « majorité » à l’Assemblée donnent finalement au président de la République de la marge de manœuvre pour la nomination du Premier ministre de son choix. Mais au-delà des enjeux politiques, la nouvelle République veut aussi assainir au niveau économique dans le dessein de mettre fin aux divers trafics dont celui du bois de rose qui ternit l’image du pays. Des interdictions de sortie du territoire ont été délivrées à l’endroit d’hommes d’affaires et même de banquier qui seront auditionnés par la Justice à partir d’aujourd’hui. Bref, le changement est en marche. La République n’est plus la Transition.
Zo Rakotoseheno