
Le Service de la météorologie malgache se dit fièr de ses résultats lors des deux dernières saisons cycloniques. Cependant, il faut encore redoubler d’efforts pour les années à venir, surtout en matière d’investissements.
« La météorologie, c’est un secteur budgétivore », dixit Samueline Raveloarimiza, directeur général de la Météorologie (DGM), et non moins la représentante permanente de Madagascar auprès de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM). En effet, rien que pour la campagne de veille lors de la prochaine saison cyclonique, le service de la Météorologie affiche un besoin financier d’au moins 2 952 000 000 Ariary. « Cette somme d’argent est la valeur approximative de tous les outils et matériels qui devront permettre à la météo d’effectuer une veille climatique un peu plus performante. Ce budget devrait permettre l’achat des carburants pour les fréquents déplacements des techniciens de la météo. Sans oublier l’achat des équipements et matériels informatiques comme les ordinateurs, la connexion Internet, les BLU, et les matériels de transports », explique la DGM. Avant de dire qu’il devrait exister au niveau de la Météo au moins 10 ordinateurs portables à mobiliser lors des déplacements de techniciens. « Toutefois, malgré ce grand manque de moyens, la météo malgache a toujours essayé d’accomplir sa mission qui est de fournir des informations vraies et à temps réel pour les usagers », explique Samueline Raveloarimiza.
150 stations en 5 ans. Par ailleurs, l’Etat malgache doit faire un énorme investissement s’il veut la rénovation totale de la DGM, selon toujours les explications. Lors de la présentation de son premier rapport intermédiaire auprès des représentants des institutions étatiques, de l’OMM, et des autres partenaires techniques et financiers, la DGM a fait part de la nécessité d’installer au moins 150 stations d’observation synoptique d’ici cinq ans. « Il faut que le nombre de ces stations d’observation soit suffisant pour connaitre et maitriser exactement les aléas climatiques qui pourraient se manifester dans un tel ou tel endroit. Cela, pour permettre aux usagers d’être plus résilients et/ou d’éviter les pertes importantes, humainement et/ou économiquement », poursuit la DGM. Cependant, sur les environs 1500 stations d’observation qui ont été installées dans les endroits stratégiques du pays entre 1972 et 2000, il n’en reste plus actuellement que moins de 60, faute d’entretien. Il faudrait donc installer plus de 2000 stations pour retrouver le rythme normal en termes d’observation climatologique à Madagascar, selon les informations recueillies auprès de la DGM.
Un bénéfice de 10 Usd. Toutefois, il a été affirmé que le coût de l’installation d’une seule station d’observation peut grimper jusqu’à environ 600 milles dollars. Néanmoins, l’ancien ministre de tutelle a pu en installer environ une trentaine. Face au manque de moyens pour l’obtention de ces stations, ou les radars, l’Etat opte actuellement pour la promotion des 3P (partenariat public-privé). Cela, afin de s’allier davantage avec les particuliers qui ont déjà leurs propres stations d’observation synoptique. Quoi qu’il en soit, la DGM de dire en revanche que l’investissement de 1 dollar de chaque secteur de développement en faveur du service de la météorologie leur permettra de bénéficier en retour 10 dollars.
Arnaud R.