Il s’agit d’une victoire et elle est belle. Le monde de la presse a fait front ensemble face au régime qui, depuis un certain temps, croyait pouvoir agir à sa guise. Cette fois-ci, il n’y a pas d’assemblée croupion pour avaliser une décision qui va à l’encontre d’une liberté fondamentale.
Une victoire éclatante de la presse
Après l’adoption sans problème du code de la communication par le Sénat, le pouvoir pensait arriver à ses fins avec l’assemblée nationale. Il pensait certainement que ce serait une simple formalité. Il croyait que ses partisans arriveraient à constituer sans problème une majorité pour faire passer cette loi. Le pouvoir de persuasion de ces derniers n’a pas été suffisant pour convaincre des parlementaires qui ont été impressionnés par l’attitude des journalistes. La solidarité et la cohésion manifestées par ces derniers ont démontré qu’il faut compter sur eux et qu’on ne peut pas se les mettre à dos. La diffusion en continue sur une seule radio des interventions des membres de la presse a véritablement impressionné ceux qui étaient cantonnés dans leur univers routinier. La presse a montré sa force et a prouvé qu’elle était véritablement le quatrième pouvoir. Maintenant, elle ne doit pas s’endormir sur ses lauriers et elle a le devoir de rester unie dans ce merveilleux combat qu’elle mène pour la liberté d’expression. Cette fois ci, les divergences d’opinion ont été dépassées car c’est la survie de la profession qui était en cause. Le report de l’examen du code de la communication n’est qu’une étape car le pouvoir va certainement revenir à la charge plus tard. Cette belle unanimité que l’on a constaté ne doit pas s’effriter avec le temps. Il ne faut donc pas baisser la garde. Le lobbying auprès des députés doit continuer. Il est nécessaire de leur montrer que la presse est un outil indispensable dans une démocratie. Cette dernière n’est pas un faire valoir, mais un véritable partenaire.
Patrice RABE
