L’étau se resserre contre les magistrats qui violent le code d’éthique et de déontologie de la magistrature dans l’exercice de leurs fonctions.
9 magistrats ont été convoqués devant le Conseil de discipline du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) qui s’est réuni mercredi, jeudi et vendredi dernier. L’examen du dossier du 9e magistrat a été renvoyé pour complément d’informations et d’enquête. Sur les huit qui étaient passés devant le CSM, deux sont révoqués, le premier pour actes de corruption et le second pour abandon de poste. Deux ont reçu un avertissement, tandis que deux autres ont été relaxés au bénéfice du doute. Deux autres magistrats ont bénéficié d’une relaxe pure et simple. Par ailleurs, outre les neuf magistrats qui ont fait l’objet de convocation devant le Conseil de discipline, cinq autres magistrats ont été admonestés par le Conseil Supérieur de la Magistrature. La plupart des magistrats concernés ont été interpellés pour violation du code d’éthique et de déontologie de la magistrature. La session du CSM a été présidée par le ministre de la Justice Charles Andriamiseza, en tant que vice-président. Le président de la République est déjà avisé des décisions prises en tant que président de cet organe chargé de la gestion de carrière des magistrats.
Rétablir la confiance des justiciables. La session du Conseil Supérieur de la Magistrature a également vu la présence de représentants du SMM (Syndicat des Magistrats de Madagascar). Visiblement, le CSM est plus que jamais déterminé à rétablir la confiance des justiciables envers la Justice qui se trouve parmi les services publics les plus corrompus. Ces derniers temps, le CSM a pris des mesures draconiennes qui visent notamment à lutter contre la corruption au sein de la Justice. Parmi ces mesures figure l’affectation de plus de 200 magistrats, une décision jusqu’ici contestée par certains concernés malgré sa régularité. En tout cas, beaucoup reste à faire pour redorer le blason de la Justice malgache. Sa réforme fait d’ailleurs partie des principales exigences des partenaires techniques et financiers (PTF) de Madagascar. Des investisseurs potentiels hésitent à venir à Madagascar, car ils n’ont pas confiance en la Justice. Bref, la réforme ne devrait pas se limiter à la prise des sanctions contre les magistrats en fonction. Elle devrait être effective dès le recrutement des élèves-magistrats au niveau de l’ENMG (Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes).
R.Eugène