Le régime semble décidé à ne pas laisser traîner les choses. La conférence des présidents a eu lieu dans la soirée et les députés vont certainement passer au vote du code de la communication aujourd’hui.
Un bras de fer qui risque de durer
Les journalistes qui ont participé à l’émission en continue de la radio « miara-manonja » étaient sans illusion sur la volonté de dialogue du pouvoir. Toutes les conditions sont maintenant réunies pour un vote précipité du code de la communication. Les membres de la presse ne vont pas rester inertes et remettront au PNUD la version initiale du code de la communication élaborée par les représentants de la profession en collaboration avec les spécialistes et les bailleurs de fonds durant plusieurs années. Ils se rendront ensuite à Tsimbazaza et feront en compagnie des associations de la société civile un « sit-in » devant l’Assemblée nationale. Ce sera une démonstration pacifique, mais impressionnante qui montrera leur détermination à ne pas accepter le probable passage en force du pouvoir. En France, les dirigeants ont recours au « 49-3 » pour faire voter une loi sans avoir la majorité requise à l’Assemblée. A Madagascar, ils utilisent d’autres méthodes pour arriver à leurs fins. Ce soir ou au plus tard demain, le code de la communication présenté par ces derniers devrait être adopté. Si c’est le cas, ce sera le clash et on devrait assister à une escalade. Les journalistes réunis au sein du « mouvement pour la liberté d’expression » ont l’intention de durcir encore plus le ton. Jusqu’où pourra aller ce bras de fer qu’ils envisagent de mettre en place ? A voir leur détermination, cela ira très loin. Néanmoins, l’avenir n’est pas encore écrit. Tout le monde espère que la raison finira par l’emporter des deux côtés et que l’on n’arrivera pas à ces extrémités. La journée risque d’être très longue et on sera fixé ce soir sur les intentions des députés.
Patrice RABE