Selon l’enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel, on compte en 2012, à Madagascar, plus de 9 actifs occupés sur 10, travaillant dans le secteur informel. L’essor de l’économie informelle est entre autres lié à la stratégie de survie et de réponse à l’absence de travail et à la détérioration de l’emploi et à la faible capacité d’absorption de nouveaux jeunes arrivés sur le marché du travail. L’économie informelle est pourtant marquée par de graves déficits de travail des gens et représente une part disproportionnée des travailleurs pauvres : 8 individus occupés sur 10 sont touchés par une situation d’emploi inadéquat.
Sécurité sociale
Les réglementations du travail sont peu respectées. Les tâches et les responsabilités sont régies par un contrat oral, tandis qu’aucun contrat n’existe pour les aides familiales, tout comme l’absence de contrat écrit. La non-permanence de l’emploi est un indicateur de précarité de l’emploi. 4 emplois dépendants sur 10 ne sont pas permanents et 30% des emplois salariés ne sont pas permanents. La jouissance de congés payés est inexistante chez les travailleurs dépendants, et est faible chez les salariés. Par ailleurs, les travailleurs du secteur informel se trouvent écartés du système de sécurité sociale. Seulement 1% des travailleurs à Madagascar bénéficie de la couverture sociale officielle à travers de Cnaps. Economie formelle
La mise en place du projet APTEF (Appui Pour la Transition vers l’Economie Formelle) par le Bureau International du Travail (BIT) a pour objectif principal de contribuer à la réduction durable de la pauvreté et à la promotion du travail décent. L’objectif est de contribuer à la concrétisation des membres des plateformes, comme la plateforme « Mivoatra » qui regroupe, à Ambositra, différents secteurs d’activités, autrefois informelles, vers l’économie formelle.
Cette option offre l’avantage de la proximité des centres de santé de base, ainsi que des conditions d’adhésion peu contraignantes. Une condition importante dans la pérennisation du modèle et son extension vers les autres travailleurs informels. Des négociations et des accords de principe ont été menés et conclus entre la plateforme « mivoatra » d’une part, et les médecins inspecteurs et le président du conseil d’administration de la mutuelle de santé « Ambositra miray salama », de l’autre, pour atteindre les objectifs qui sont d’abord d’appuyer la mise en place de modèle d’affiliation à la sécurité sociale des membres de la plateforme « mivoatra », ensuite, de contribuer à l’amélioration de la productivité économique des membres de la plateforme et enfin, de renforcer le développement organisationnel de la plateforme. Desormais, les 369 membres de la plateforme « mivoatra » ainsi que leurs familles jouissent des services médicaux sanitaires.
CHAN-MOUIE Jean Anastase