Le nouvel examen du code de la communication par les sénateurs n’a finalement pas apporté de véritables modifications au texte voté par les députés. Il passera bientôt à l’Assemblée en seconde lecture et devrait donc être à nouveau adopté sans les membres de la Chambre Haute.
Une patience qui a des limites
Le combat pour la liberté d’expression mené par le monde de la presse n’est pas prêt de se terminer. Les interpellations, la campagne de sensibilisation dans les journaux et les manifestations organisées ne semblent pas avoir amené les parlementaires à modifier le texte du code présenté par le gouvernement. Ceux de la Chambre Basse ont même changé les amendements des députés. Ils donnent même l’impression de défier les membres de la presse, en ne tenant compte d’aucune observation faite depuis par ces derniers. Quelles formes d’actions vont maintenant entreprendre les journalistes ? Ils vont continuer à dénoncer l’attitude du pouvoir à travers leurs écrits et leurs reportages et conscientiser la population. Avant-hier, ils ont vu l’impact des messages qu’ils ont délivrés depuis. La foule qui s’est amassée sur les trottoirs de la ville n’était pas composée de simples badauds, mais d’hommes et de femmes voulant exprimer leur exaspération. Les membres de la presse n’ont pas voulu attiser cette colère qui ne demandait qu’à s’exprimer car ils ne désirent pas être des fauteurs de trouble. Le pouvoir ne doit cependant pas se réjouir de cet état d’esprit car la situation ne pourra pas être contrôlée longtemps. Elle est même explosive. N’est-il pas temps d’entamer un véritable dialogue pour calmer le jeu ? La population n’en peut plus de supporter les privations et l’insécurité et elle peut à tout moment se déchaîner contre le pouvoir. Les Malgaches sont très patients, mais cette patience a des limites.
Patrice RABE