Emotions, ambiance, rythme, complicité et surprise… Tous les ingrédients étaient réunis au Palais des Sports samedi après-midi pour faire du concert de Dama et Erick Manana le rendez-vous de la semaine.
Avec Dama et Erick Manana, pas d’artifice ! Une scène avec une décoration très simple, pour ne pas dire aucune, un jeu de lumière tout aussi élémentaire, mais un spectacle grandiose. D’entrée, le duo surprend avec son interprétation de “Mbola ho avy”. Erick Manana n’était pas seul. Dama l’accompagnait à l’harmonica. Cet après-midi-là, les chansons les moins populaires ou plutôt méconnues du grand public ont également été au menu. « Vaonala » ou encore « Zoke » ont ainsi été repris de manière magistrale. Dama, toujours armé de son harmonica et Erick Manana de sa guitare se surpassent et offrent une superbe prestation. Peu bavard, pas radin et même très généreux ce samedi-là, Dama et son ami de toujours, se plient volontairement à la demande du public. Les chansons les plus aimées sont ainsi bissées sur le champ.
« Mimoza ». Les guests ? Ils étaient aussi époustouflants que l’étaient les têtes d’affiche. Avec Marolafy, des invités de dernière minute, les chansons d’Erick Manana prenaient des airs du terroir, comme si elles sortaient tout droit d’Ambositra, ville d’origine du groupe. Ayant eu carte blanche, la formation s’est appropriée les compositions d’Erick Manana. Marolafy fait alors voyager les spectateurs dans sa ville natale à travers une époustouflante interprétation de deux titres : « Hotelin’i mamasera » et « Tsarotsaroako ny andro taloha » sur lesquels dansèrent le public qui fut, autant que les deux artistes, agréablement surpris. Dix ans mais déjà tout d’un grand artiste, la petite Voara n’a pas démérité. De sa voix claire et limpide et toute son innocence, elle subjugue les spectateurs. Si jusqu’à présent, « Nahoana kay ny kilonga » de Dama semblait banal, avec elle, la chanson prenait tout son sens. Sa meilleure prestation reste cependant ce duo avec le frère de Raoul. Cet après-midi-là, on eut droit à une autre version de « Mimoza », tout aussi excellente que toutes celles qu’on a déjà eu l’occasion d’apprécier dans le passé. Jenny, cette Allemande qui a maintes fois émerveillé le public malgache n’a pas été en reste. Ses interprétations, ses duos avec Dama et Erick Manana, ses prouesses avec sa « valiha », son violon, ou sa flûte ont contribué à faire de ce concert un moment inédit. Malheureusement pour ceux qui n’ont pu être de la partie, l’occasion ne se renouvellera pas. Ils devront patienter jusqu’à l’an prochain.
Mahetsaka
