Le Bac arrive bientôt, les potaches sont en effervescence pour ce diplôme qui à défaut de donner droit à un emploi et ni même d’entrer directement dans un établissement supérieur public n’en demeure pas moins, une clé pour beaucoup. Un non bachelier est synonyme d’ignare qui ne mérite pas la considération sociale, celui qui l’a peut se prévaloir d’être déjà un monsieur, un distingué. Quand on n’a que ce bout de papier qu’on encadre sous verre et qu’on met en évidence au salon, il faut que tout le monde le sache. Les moins jeunes qui n’en sont pas titulaires ressassent avec une pointe de jalousie que les bacheliers d’aujourd’hui sont moins instruits que les diplômés du CEPE d’avant. Examen à surmonter difficilement encore pour beaucoup. Dans le « saute- mouton » des diplômes pour l’ascension sociale bon nombre l’ont évité en passant par la tangente à force d’échouer trois fois de suite, voire plus. Ils ont emprunté le chemin détourné des canaux par exemple, la capacité en droit … Des administrateurs civils, des magistrats, des commissaires de police en sont dépourvus mais ils se gardent bien de le dire. Il est vrai que comprendre l’identité remarquable (A+B) 2 =A2 + B2 + 2AB peut sembler ardu et inutile, mais c’est le bac, un pari sur l’utilité dans le futur, un pari sur soi d’aller toujours de l’avant.
Mais il faut se garder de dire que sans bac point de salut. On prend souvent comme contre –exemple de l’utilité du Bac , le cas du savant, père de science moderne, nous voulons parler d’Einstein. Justement, il n’a pas échoué au bac, mais n’a pas voulu le passer, estimant que les études secondaires freinent son esprit d’initiative, donc il anticipait et se voyait déjà à l’université et celui de Zurich qui l’a finalement accepté et il y a une constellation de personnes orfèvres dans leurs domaines, mais peut-être parce qu’ils sont d’exception . Il y a aussi les officines qui offrent des « techniques au bac » et se basent sur la loi des séries dans les sujets présentés, ce qui formalise ce qu’on appelle le bachotage qui n’est en fait que de la loterie. La formule peut être payante, mais le filtre du cursus universitaire et celui de la vie saura toujours distinguer les bons des mauvais bacheliers.
Enfin et ils sont légion, ceux qui ont dit que le bac suffit pour réussir, mais il faut l’avoir. Bill Gates et tant d’autres qui ne sont que bacheliers sont devenus des étoiles qui brillent. Quand Olombelona Ricky a créé le concept de « Manal azy vita bac ». Détrompez-vous en pensant que c’est une invitation à la débauche, il entend dire que le Bac est le passage du statut d’adolescent à celui de jeune, ferment d’une vie d’adulte réussie.
M.Ranarivao