Le président Hery Rajaonarimampianina aurait interpellé les membres du gouvernement lors du dernier Conseil des ministres.
Panique générale et généralisée au sein des tenants du régime. Face aux différents mouvements de contestation en cours initiés notamment par des leaders de l’opposition et la grogne de la population qui commence à monter au créneau par rapport à l’inflation, à la recrudescence de l’insécurité, à la hausse des prix des produits de première nécessité et des carburants, ainsi que les problèmes de délestage, les politiciens proches du régime ne parviennent plus à cacher leur inquiétude. Face à cette situation, de nombreuses mesures ont été prises. De sources bien informées, face au déficit de la communication au niveau des Ministères, le président Hery Rajaonarimampianina aurait tapé sur la table lors du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu à Iavoloha avant son départ pour l’Île Maurice. Le Chef de l’Etat aurait ordonné à ses proches collaborateurs de riposter aux attaques lancées par les détracteurs du pouvoir et de lancer une véritable offensive de communication pour redorer l’image du régime.
« Groupuscules ». Suite à cette « instruction présidentielle », les fervents défenseurs du HVM sont sortis de leur mutisme vendredi dernier. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue au Colbert Antaninarenina, les Rivo Rakotovao (HVM), Pierrot Rajaonarivelo (MDM), Tody Ramanantsoa (MTS), Abel Razafimahatratra (MAPAR Logique), Toto Alphonse (Leader Fanilo), Olivier Rakotovazaha (MFM), Brigitte Rasamoelina (AMP), Mara Niarisy (VPM/MMM 2) et consorts ont accusé l’opposition de vouloir provoquer des troubles pour renverser un régime démocratiquement élu. Une accusation qui reste pour le moment sans preuve, puisqu’il n’y a eu aucune arrestation. Nul n’ignore en effet que lors de cette sortie médiatique, les dirigeants du parti au pouvoir ont été entourés de parlementaires qui ont trahi leur parti d’origine pour leurs intérêts personnels et des leaders de « groupuscules » à perte de vitesse qui ont échoué lors des dernières élections.
Contre-offensive. Toujours dans le sens de cette contre-offensive réclamée par le président de la République, le responsable de la communication auprès de la Présidence de la République a décidé de convoquer demain à 10h30, tous les directeurs de la communication au niveau des Ministères, en vue d’une réunion qui aura lieu à Ambohitsorohitra. « A la demande du Directeur de la communication auprès de la Présidence de la République, c’est un immense devoir pour moi de convoquer tous les directeurs de communication auprès de chaque Ministère afin d’assister à une réunion de coordination des actions dans le domaine de la communication. L’ordre du jour de la réunion portera sur l’harmonisation des méthodes de travail pour qu’elles aient des impacts sur la population. A cette fin, chaque Ministère se doit de faire un rapport sur ses réalisations concrètes. Ce sera aussi l’occasion de se faire connaissance et d’échanger des idées sur les affaires nationales et les différents défis à court et /ou à long terme ». C’est ce qui est écrit sur l’invitation émanant de la Directrice de la Communication auprès de la Primature.
Présence obligatoire donc pour tous les responsables de communication au niveau des départements ministériels. Certainement, l’objectif de cette rencontre consiste à élaborer une stratégie commune pour mieux véhiculer les réalisations du gouvernement. La question est toutefois de savoir si l’objectif visé par cette campagne sera atteint surtout en cette période où la population commence à reprocher au régime d’être incapable d’apporter des solutions aux difficultés qu’elle subit quotidiennement. En déclarant la guerre à la presse privée lors de l’adoption au forceps du Code de la Communication médiatisée, l’on se demande alors comment le régime va procéder pour améliorer sa communication.
Davis R