Un don de 12,4 millions USD a été approuvé par la Banque Africaine de Développement (BAD), pour financer une plateforme qui aide les femmes entrepreneures dans 36 pays d’Afrique.
Ce financement a été approuvé, le 15 juillet dernier, sous forme d’un don destiné à la création d’une plateforme de réseautage dédiée aux femmes entrepreneures d’Afrique sub-saharienne, un projet baptisé « 50 Millions de femmes africaines ont la parole » (50MWS). L’enveloppe sera répartie entre trois communautés économiques régionales : le Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Le projet est une plateforme d’échange innovante qui doit aider les femmes au moment de lancer et faire grandir leurs affaires, à travers l’échange d’informations et d’idées. « Ce forum digital va permette aux entrepreneures de se connaître les unes les autres, favorisant l’apprentissage mutuel, le tutorat et le partage d’informations », selon Geraldine Fraser Moleketi, envoyée spéciale de la BAD sur les questions de genre.
Accompagnements. La plateforme couvrira 36 pays et sera accessible via les téléphones portables. Elle permettra aux femmes de bénéficier d’une formation entrepreneuriale, d’un encadrement, de services financiers et d’informations locales pertinentes sur les affaires. Le projet sera mis en œuvre sur une période de trois ans, à compter de 2017. Selon les estimations, en 2022 la plateforme pourrait rassembler plus de 50 000 utilisatrices actives par mois, et qu’en développant leurs affaires ces entrepreneures pourraient créer jusqu’à 10% d’emplois supplémentaires. A Madagascar, comme ailleurs, les femmes entrepreneures demeurent confrontées à des obstacles liés au genre. En Afrique subsaharienne, le déficit financier, en ce qui concerne les femmes, est estimé à plus de 20 milliards de dollars ; et il est probablement plus abyssal parmi les plus jeunes d’entre elles. Hébergée par le COMESA et co-pilotée par la CEDEAO et l’EAC, la plateforme offrira également l’occasion de recueillir d’importantes statistiques sur l’inclusion financière en Afrique. Le projet « 50 Millions de femmes africaines ont la parole » s’intègre dans le Laboratoire d’innovation, l’un des piliers du programme de Discrimination positive en matière de financement pour les femmes d’Afrique (AFAWA), lancé par le président de la BAD durant les assemblées annuelles de l’institution, à Lusaka, Zambie, en mai 2016.
Antsa R.