
D’après les informations, le Bureau Indépendant Anti-Corruption a déjà été saisi à propos de cette affaire depuis le mois de mai 2014.
Une réalité qui reflète la mauvaise gouvernance et les détournements au niveau de l’Administration. C’est ainsi que les observateurs qualifient le « micmac » des responsables au niveau du bureau de la Direction régional des Travaux publics sis à Anjahana Tsimbazaza par rapport à l’affaire d’une cinquantaine de voitures, neuves à leur arrivée sur le site, mais qui ont été réduites à l’état d’épaves quelques années plus tard. Pourtant, ces voitures n’ont jamais été utilisées. De sources bien informées, 2 ou 3 sur les 50 véhicules seulement ont été utilisés. Et encore, aucun n’a effectué plus de 1 000 kilomètres. Pourtant, depuis la semaine dernière, les habitants de Tsimbazaza et ses environs assistent à des carcasses de véhicules transportées par charrettes ou remorquées par des camions du Ministère des Travaux publics. D’après nos investigations, l’initiative a été prise par le nouveau Directeur régional des Travaux publics nommés il y a environ deux mois. Afin d’éviter d’être considéré parmi les complices dans ce « vol déguisé », ce nouveau directeur aurait ordonné aux responsables du site de déplacer au plus vite ces épaves. Selon nos sources, les carcasses de voitures ont été transportées sur un terrain sis à Alasora. Il convient de noter qu’au mois de mai 2014, des particuliers ont déjà saisi le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) par rapport à cette affaire. Des requêtes qui restent pour le moment sans suite. En effet, aucun des responsables concernés par cette affaire n’a été inquiété pour le moment. Pourtant, avec ce transfert en catimini vers Alasora, ces véhicules risquent de disparaître définitivement.
Pièces détachées. Pour revenir aux faits : l’affaire remonte à 2008, à l’époque où l’entreprise « Asa Lalana Malagasy » (ALMA) de l’ancien président Marc Ravalomanana a été transféré vers son nouveau siège à Nanisana. Une cinquantaine de 4X4 neufs composées entre autres, de Toyota Land Cruiser, de Toyota Hilux, des Nissan pick-up double cabine et des Peugeot Partner ont été parqués à Anjahana, suite à un accord « non officiel » conclu avec les responsables d’alors du site. Ces voitures étaient prévues être utilisées dans la mise en œuvre de différents projets tels que le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS), Protector Plus et la distribution des Moustiquaires imprégnées d’insecticide pour la prévention du paludisme (Lay misy ody moka). Des projets du Ministère de la Santé publique réalisés en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les responsables ont profité de la période de crise qui a frappé le pays en 2009 pour démolir les voitures un par un et les vendre en pièces détachées par la suite certainement avec la complicité des gardiens du lieu. Ils ont tout saccagé. Les moteurs, les pare-brises, les rétroviseurs, les pneus et même les sièges ont disparu. Toutes les magouilles se sont déroulées au vu et au su des riverains. La question est désormais de savoir pourquoi le Bureau Indépendant Anti-Corruption n’a pas ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. L’on s’attend également à ce que les responsables concernés apportent des éléments d’explications.
Davis R