A la veille de la nomination du nouveau locataire de Mahazoarivo, l’ancien grand reporter se trouve face au …micro. Interview.
Midi : On attend toujours la nomination du Premier ministre.
Latimer Rangers : « L’attente continue ; selon le citoyen lamda, il s’agirait pour le Président, Hery, ni plus ni moins de ne pas faire dans la précipitation. Car, gouverner, concède-ton, ici ou là, n’est point facile, surtout lorsque l’ami d’hier s’est plutôt converti en ennemi juré et ne cesse de secouer le poirier. Le Président est on ne peut mieux dire prévenu de ce qui l’attendait. Rien ne semble joué, tout peut arriver, car les stigmates de la crise demeurent toujours ardents et vivaces : une misère immense, une insécurité étendue sur tout le pays, une économie à vau-l’eau, et un développement stoppé de droit fil. Un proverbe africain dit qu’une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer !. « Certes ne dit-on pas que ce n’est pas la misère qui génère les révolutions triomphantes, c’est la conscience que le peuple prend de sa misère ».
Midi : D’après vous, que doit alors faire le Président ?
L. R. : « Pour ce qui nous concerne, nous souhaitons à notre nouveau président le courage pour qu’il trouve ses propres marques, identifie ses repères en toute sérénité et en toute connaissance de cause, quand bien même ses adversaires les plus acharnés interprèteraient ses prévenances, ses tergiversations, comme étant les signes prémonitoires d’une faiblesse avérée et latente ».
Midi : Mais ne marche-t-il pas sur des œufs ?
L.R. : « Il est vrai que le Président Hery se trouve dans la position de quelqu’un marchant sur des œufs, car comme le dit si bien, en chrétien fervent et pratiquant qu’il est, il sait que « Bolisy tsy mandry, ny atamby tsy matory » (proverbe antankaragna : litt. : le diable Ibliss n’est point couché, le malheur ou le danger ne dort pas) ». De son coté, l’académicien français Edmond Jaloux écrivait ceci : « ce qui manque souvent aux hommes au pouvoir, c’est la clairvoyance psychologique. Il ne leur suffit pas de connaitre exactement le mérite technique de ceux qu’ils emploient il leur faut encore pouvoir deviner s’ils leur seront fidèles et sous quelle pression particulière ils seront amenés à les trahir (Ed.Jaloux, Essences, 244 pages, Plon, 1951) ».
Midi : On se bouscule au portillon de la Présidence pour déposer les C.V
L.R. : « Plus l’attente se prolonge, plus la liste des quémandeurs de postes s’allonge d’autant. Au portillon comme aux registres d’audiences d’Iavoloha ; ils sont de tout acabit, et parmi eux, les personnes récusées et qui ont poursuivi en justice le Président du parti Monima pour être passé à l’ennemi. Le Président national Monja Roindefo avait, à de nombreuses reprises, réclamé en vain leur remplacement par Andry Rajoelina, via le Premier ministre (soit-disant du Gouvernement d’Union Nationale) Beriziky. Ces personnes, ministres, ex-CST, ou ancien-CT se parant toujours de l’étiquette Monima, alors qu’elles ne représentent que leur propre personne, viennent participer, toute honte bue aux épreuves de course en sacs et du mat de cocagne d’Iavoloha, sous prétexte que M. Hery Rajaonarimampianina a été un ancien membre du Monima. Fidèle à son identité militante, à sa ligne politique et historique, et qui a fait de la réconciliation nationale, des problèmes de l’insécurité, de la misère, et de l’éducation, les priorités de son programme ne sauraientt tolérer plus avant de tels honteux agissements ».
Propos recueillis par R.O