Le président de la République a dirigé hier son troisième conseil des ministres au Palais d’ Iavoloha depuis son accession au pouvoir. L’occasion n’aura pas encore été propice pour nommer le Premier ministre chef du gouvernement de la quatrième République attendu. Omer Beriziky , Premier ministre de la Transition devra par conséquent continuer à gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur. Bien qu’il fasse partie des pressentis pour lui succéder, le Président de la République ne veut guère tomber dans la précipitation dans le choix des compétences qui doivent l’entourer. Surtout s’agissant du chef du gouvernement. Mais comme, on l’a vu, lors du premier et second conseil des ministres, une fois que les options sont fixés, tout va très vite au point de surprendre le public sur la maturité des décisions prises.
Un nouveau PDS pour Tana
Au titre du conseil des ministres d’hier, la nomination de Ny Hasina Andriamanjato comme PDS de la Commune d’Antananarivo. La ville en piteuse état a besoin de quelqu’un de son autorité gestionnaire pour refaire peau neuve. Le choix surprend mais il s’inscrit dans la logique d’ouverture politique du Président de la République. Le ministre des Forces armées est désigné pour assurer l’intérim du ministère des Télécommunications et des Technologies nouvelles. Autre décision, le limogeage d’Augustin Andriamananoro à la tête de l’Omert. L’intérim qu’il a assuré depuis 2010 prend fin suite à la décision du conseil des ministres de s’en remettre au Conseil d’administration de Artec pour le choix de son nouveau directeur général. Le conseil des ministres a aussi comblé le vide laissé par Jean Max Rakotomamonjy élu député de Madagascar au sommet du ministère du Tourisme en nommant Ramanantsoa Benjamina, ministre des Transports pour en assurer l’intérim. Le volet économique a aussi eu la part belle au cours de ce conseil avec les projets du fonds d’intervention sociale d’Ambatovy, la création de cent fermes aviaires à Moramanga , et les travaux d’extension du port de Toamasina. Sinon, quelques distorsions contribuent encore à ralentir les bonnes initiatives du président de la République. A l’Assemblée, la majorité n’est pas stable mais à géométrie variable. La PMP conteste fortement les élections des membres du Bureau Permanent et a déposé une plainte devant le Conseil d’ Etat. Entre le Mapar et la PMP qui devraient constituer une majorité parlementaire pour soutenir le président de la République, les divergences ne prédisent rien de rassurant en vue de la constitution d’une équipe gouvernementale solide et efficace. Un véritable meneur d’hommes ayant beaucoup d’expérience managériale devient réellement indispensable à la tête du gouvernement. Le « parachutage » d’un non averti à cette fonction, comme il a souvent été le cas par le passé, pourrait créer plus de problèmes qu’il n’en existe déjà. Mais quoi qu’il en soit, Président de la République et Premier ministre doivent être au même diapason pour assurer le succès de la politique générale de l’Etat à mettre en œuvre.
Zo Rakotoseheno