L’histoire politique malgache se nourrit de ces scissions et de ces trahisons qui ont fait que le pays n’a jamais connu la stabilité lui ayant permis de se développer. En 56 ans d’Indépendance, Madagascar n’a jamais vu de grands partis politiques prendre racine au sein de la population.
L’inexistence d’une véritable culture politique
Madagascar, après son accession à l’Indépendance, pouvait espérer se développer et prospérer lentement mais sûrement sous la présidence de Philibert Tsiranana, fondateur du PSD, parti état qui avait des ramifications dans tout le pays. Mais le père de l’Indépendance a vu son parti se déliter pendant s a maladie et il a été emporté par l’insurrection populaire de 1972. Le parti social démocrate a presque entièrement disparu à l’avènement de Didier Ratsiraka au pouvoir avec son parti AREMA. Le président de la république démocratique de Madagascar était soutenu par un front composé de partis ayant des chefs charismatiques. Leur idéologie n’a pas résisté à l’émergence d’hommes à la personnalité affirmée. L’Arema a été le premier à connaître ce problème avec le développement d’une aile ayant une vision différente du parti fondateur. L’AKFM lui a emboîté le pas avec la création de l’AKFM Fanavaozana avec le pasteur Richard Andriamanjato. Le MFM de Mandafy a vu l’émergence d’un jeune loup nommé Pety qui a ensuite créé son propre parti. Marc Ravalomanana qui est arrivé au pouvoir sans son propre appareil politique a créé le TIM. Comme il est de coutume, il a accueilli de nombreux opportunistes qui n’ont pas hésité à retourner leur veste lors de son renversement. Le TGV d’Andry Rajoelina a vu l’arrivée en son sein de nombreux transfuges de l’AREMA et du TIM. Le retour au pays de leur fondateur a bouleversé le paysage politique. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana possèdent la légitimité et pour cela, sont respectés. Andry Rajoelina qui a créé le MAPAR est contesté par des membres de ce groupement de partis. Le Leader Fanilo n’est plus le parti uni fondé par Herizo Razafimahaleo. Ce spectacle affligeant donné par notre personnel politique montre qu’il n’existe pas de véritable culture politique à Madagascar. Le dernier exemple en date est celui du HVM, parti du président Hery sans véritable idéologie politique.
Patrice RABE