Les opposants du régime du président Hery Rajaonarimampianina avaient cru que leur moment était arrivé et ils se sont rassemblés pour essayer de l’ébranler. Le message qu’ils lui ont adressé ne l’a même pas fait ciller alors qu’il avait toutes les raisons d’en être affecté. Néanmoins, le régime n’est pas pour autant tiré d’affaire.
Une démocratie qui n’est pas encore effective
Sur le plan intérieur, le régime peut être soulagé. Le risque de troubles s’est éloigné, mais les difficultés qui se trouvent devant lui sont légion. Il doit maintenant se concentrer sur la préparation des deux grands sommets internationaux qui vont avoir lieu en octobre et en novembre. De ce côté-là, les problèmes s’accumulent. A deux mois du premier grand rendez-vous, les infrastructures sont loin d’être terminées. Les partenaires internationaux offrent leur aide, mais tous les besoins n’ont pas été satisfaits. L’optimisme affiché par les responsables ne peut pas cacher la réalité. Le défi est donc immense. Sur le front intérieur, il y a aussi d’autres challenges à relever. La communauté internationale ne se prive pas de le rappeler à chaque occasion. Elle souligne à chaque fois que des progrès ont eu lieu, mais que la démocratie n’est pas encore effective à Madagascar. L’ambassadeur Suisse, lors de son allocution à la réception donnée à l’occasion de la célébration de la fête nationale de son pays, l’a affirmé. Il a évoqué les nombreux progrès à faire en matière de lutte contre la corruption, de bonne gouvernance et de liberté d’expression. Le vice ministre des Affaires Etrangères malgaches présent a dû certainement en prendre bonne note. Madagascar est encore très loin d’avoir atteint le niveau de démocratie de la Suisse. Les institutions sont en place, mais elles fonctionnent tant bien que mal. Le Parlement, Assemblée nationale et Sénat, ne sont pour l’instant que des caisses de résonance pour le pouvoir. Le chemin est encore long pour parvenir à cette démocratie que tout le monde appelle de ses vœux.
Patrice RABE