L’embellie que connaît le régime actuellement pourrait ne pas durer longtemps si l’on se réfère aux critiques des opposants. Ces derniers sont tout à fait à leur aise lorsqu’ils pointent du doigt les défaillances du pouvoir. Ils le font de manière argumentée.
Une opposition décidée à interpeller le régime
Les opposants, du moins les plus virulents, réclament à cor et à cri la démission du président Hery Rajaonarimampianina, ou à tout le moins une élection présidentielle anticipée. A l’appui de leur demande, ils présentent le bilan plus que mitigé de la première moitié du mandat de ce dernier. Si l’on regarde la situation dans laquelle se trouve le pays actuellement, on ne peut qu’être consterné de voir l’extrême pauvreté de l’immense majorité des Malgaches. Le pouvoir a beau affirmé que les causes en sont conjoncturelles et qu’il fait tout pour y remédier, mais les explications les plus plausibles ne peuvent effacer la réalité. Les millions de dollars qui vont être décaissés dans le cadre du FEC vont être utilisés pour équilibrer un budget en déficit, mais ils ne le seront pas pour amorcer un véritable développement. C’est pour cela que certains demandent l’installation d’une nouvelle transition pour corriger les erreurs du régime actuel. La réponse du premier ministre est on ne peut plus claire : il s’agit d’une fin de non recevoir. Il insiste sur la nécessité d’une stabilité politique pour faire avancer le pays. Il ne refuse pas l’idée d’une concertation nationale, mais il réfute les calculs politiques qui se cachent derrière cette insistance. Malgré cela, les opposants ne vont certainement pas en rester là. Tant qu’ils pourront interpeller le pouvoir, ils le feront. Comme ils peuvent perler autant qu’ils veulent, ils continueront leur campagne de communication pour éclairer l’opinion publique. Ils disposent d’une tribune dans les journaux et ils ne se priveront pas de s’en servir.
Patrice RABE