Malgré les fréquentes arrestations, la délinquance juvénile n’est toujours pas écartée à Diego-Suarez.
Mahatsara et Ambalavola. C’est dans ces deux quartiers que le phénomène foroche ou la délinquance juvénile est encore difficilement maitrisée. Les attaques des jeunes malfaiteurs y sont encore plus fréquentes par rapport à ce qui se passe dans d’autres quartiers de la ville d’Antsiranana. C’est selon le Commissaire Roger Marotamby, chef du Commissariat Central de la Sécurité Publique à Antsiranana. « Ces jeunes dérobent tous ceux qu’ils croisent dans les rues. Et en même temps, il leur arrive de piller des magasins et des lieux de vente », raconte t-il. Récemment, une bande de jeunes délinquants a dérobé une épicerie et des passants. Résultats: deux jeunes ont été mis sous mandat de dépôt. Pour maitriser la situation, la police locale a amélioré sa stratégie en renforçant la collaboration avec la gendarmerie nationale, et les militaires. De ce fait, des piquets sont placés presque à chaque coin de rue, surtout durant la soirée. « Avec cette stratégie, nous avons opté pour la police de proximité », explique le Commissaire. Et les quartiers mobiles sont également invités à donner leurs appuis. « La sécurité de la population est devenue notre priorité. Et depuis que l’on a entamé ces nouvelles approches, les attaques de foroche ont fortement diminué », rajoute le premier responsable de la sécurité publique à Diego-Suarez.
En effet, il est déconseillé de porter des objets de valeurs, surtout lors des promenades en solo. «Les jeunes délinquants sont facilement attirés par les objets de valeur, tels que les cellulaires, les bijoux, etc. Et ils ne choisissent pas leurs cibles. Ils peuvent autant s’attaquer aux touristes qu’aux natifs», a-t-on souligné. A titre de rappel, le phénomène foroche a pris de l’ampleur en 2008 suite à une arrestation de masse touchant de nombreux jeunes, selon des sources locales. « Auparavant, ce nom a appartenu à une équipe de football qui n’avait rien d’agressif. Mais c’était cette arrestation ayant englobé de nombreux jeunes qui a aggravé la situation », a rajouté cette source. Comme tous les ans, le phénomène prend un peu du recul après la fin du ramadan. Donc, en ce moment, le calme a repris de la place à Antsiranana. Mais selon toujours les explications du Commissaire, quand les jeunes malfaiteurs se mettent à attaquer, ils se réunissent en formant un groupe de 20 à 30 individus. Et ils sont plus actifs au début d’après-midi jusqu’au soir vers 20h.
Arnaud R.
