
Aux premières loges au tournoi olympique de rugby à 7 dames, enfin autant que lui permet sa fonction de Chef de Mission, le Président du Malagasy Rugby, Marcel Rakotomalala, dresse un premier bilan prometteur pour l’avenir de l’ovale en général et du rugby féminin en particulier.
Midi : Au vu des matches de rugby féminin à Rio, est-ce qu’on peut faire la comparaison avec Madagascar ?
Marcel Rakotomalala : « Sincèrement, je trouve que le rugby féminin malgache fait déjà partie du gotha mondial. Avec cette 13e place des éliminatoires de Dublin, c’est certain qu’on verra le rugby malgache d’un autre oeil. Il suffirait alors d’une bonne dose de volonté, politique notamment, pour que nos dames fassent partie des meilleures au rugby à 7. »
Midi : Qu’est-ce qui nous manque pour réussir ?
M.R. : « Pas grand chose en fait, car pour l’instant l’heure est à la vulgarisation du rugby en général. Et sur ce point on a besoin seulement de nombreux ballons pour amener nos jeunes à aimer et pratiquer le rugby. Dans un second temps, il faut donner aux sections et ligues des matériels de plaquage. Ensuite, il va falloir multiplier les tournois tout au moins pendant les vacances de Pâques, à Noël et au cours des grandes vacances. Des rendez- vous auxquels on ajoute les matches du championnat de Madagascar. »
Midi : Mais ce plan de relance serait idéal , pas seulement pour le rugby à 7 féminin, mais pour tout le rugby. Avec peut-être en plus la détection des joueurs de grand gabarit.
M.R. : « On a besoin de grands joueurs, mais pas avec la manière telle qu’on le conçoit, car il ne faut pas tomber dans le piège de forcer un géant à faire du rugby, car cela ne marcherait jamais. Il faut former les futurs géants dès leur jeune âge et les amener petit à petit au plus haut niveau. Mais encore une fois, il faut le soutien de l’Etat. »
Midi : Vous semblez insister sur volonté politique et le soutien de l’Etat. On peut savoir pourquoi ?
M.R. : « C’est parce que le rugby et ses maigres ressources ne peuvent suffire pour une politique de vrai développement. Et ensuite parce que je suis ici, à Rio, témoin des efforts des gouvernements des autres pays pour le rugby. A titre d’exemple, le rugby australien a un budget supérieur à celui du ministère des Sports malgache. C’est tout dire. »
Propos recueillis par Clément RABARY