La course à la primature se précise. Les concurrents ne sont plus légion. Sur les quatre noms qui auraient été transmis au Mapar, le plus à même de l’emporter s’il obtient le consensus est l’actuel Premier ministre Omer Beriziky. Il serait pour tous le moindre mal avec son expérience d’un gouvernement d’union nationale. Proposé par le Pr Zafy Albert, il fut choisi et nommé par Andry Rajoelina Premier ministre. Le « Prof » le reniera devant des décisions qui ne lui conviennent pas. Mais Omer Beriziky ne perdra pas sa place et tiendra bon. On met volontiers à son crédit les compromis entre les mouvances politiques dans les situations difficiles. On lui en veut aussi pour ses fuites en avant devant les conflits politiques et devant les décisions unilatérales du président de la Transition. Néanmoins, il a réussi le pari de tenir la Transition jusqu’au bout des élections.
Des compétents et modérés
Le Bureau permanent de l’Assemblée nationale est en mauvaise posture. Le Conseil d’ Etat va devoir se prononcer sur son cas à cause de la plainte que des députés PMP ont déposé sur l’irrégularité des élections de ses membres. Non seulement, le règlement intérieur n’a pas été voté avant la tenue des scrutins, mais l’extrait de règlement intérieur utilisé qui a régi les élections n’était pas le bon. La mainmise du Mapar sur la quasi-totalité des postes risque par conséquent une remise en cause pouvant lui faire tout perdre. La menace viendrait de la majorité parlementaire possible de députés hors Mapar. Quoi qu’il en soit, la bataille pour l’obtention d’une majorité à l’Assemblée est loin d’être terminée à cause de la mobilité des indépendants qui vont d’un camp à un autre en fonction de leur affinité et du profit qu’ils peuvent en tirer. Sinon, l’Assemblée s’attend à être convoquée à une session extraordinaire pour la désignation des deux membres de la Haute Cour Constitutionnelle de son quota. Une session dont la tenue nourrit les suspicions du Bureau permanent. Enfin, les limogeages et les nominations aux hauts emplois de l’Etat continuent d’ alimenter les conversations du public. Les commentaires constatent que le Président de la République affiche sa volonté de s’entourer de gens compétents ; et plutôt modérés politiquement. Les remplacements ont surtout concerné le Mapar. La mouvance Ravalomanana n’a guère été inquiétée. Ni par les limogeages, ni par les nominations. En son sein, on se demande néanmoins si l’ouverture politique du président de la République sera vraiment effective.
Zo Rakotoseheno