
Ce département ministériel a donné plus de précisions sur son rôle concernant l’immigration dans le pays. Un rôle qui reste, en effet, confus pour le citoyen lambda.
La direction de l’Immigration et de l’Emigration au sein du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a fait le point sur ses attributions, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue, hier, à Anosy. Selon les responsables de cette direction, les gens ont tendance à confondre le rôle du ministère de la Sécurité Publique et celui de l’Intérieur. Ainsi, le ministère de la Sécurité Publique assure la surveillance du territoire et des frontières par le contrôle de l’immigration et de l’émigration ainsi que celui de la circulation transfrontière des personnes et des biens prohibés ou réglementés. Autrement dit, les entrées dans le territoire national. Les touristes relèvent ainsi dudit ministère et leur séjour ne doit pas excéder trois mois. A l’expiration de leur visa touristique, ils doivent quitter le pays, s’ils restent plus de trois mois dans le pays, il revient en conséquence à la police nationale de les reconduire à la frontière.
Octroi de visa. Pour ce qui est des attributions du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation portant notamment sur l’immigration et l’émigration, elles touchent différentes catégories d’étrangers qui demandent des visas. Il s’agit, entre autres, de missionnaires (religieux), d’étudiants, d’investisseurs, de stagiaires, de retraités et de regroupement familial. Concernant les étrangers en situation irrégulière, qui ne se sont pas notamment acquittés de leurs droits ou encore en détention de faux visa, ils sont expulsés ou encore l’on procède à l’annulation de leur visa. A cet effet, le ministère de l’Intérieur a pris des dispositions qui ont eu comme résultat l’expulsion de 200 étrangers en situation irrégulière, et ce, en l’espace de 18 mois (2015 jusqu’à nos jours). Toujours à propos de l’immigration, le ministère de l’Intérieur est chargé de l’octroi de visa, citons, entre autres, pour les investisseurs qui ont l’intention de monter des entreprises. Notons que ledit département ministériel est au bout de la chaîne, étant donné, que ces investisseurs devraient passer par différents ministères à savoir le ministère des Finances, le ministère de l’Industrie et celui du Commerce. A propos justement du cas de ces derniers, la loi n°2007-036 du 14 janvier 2008 stipule en son article 2 que « toute personne physique ou morale, malgache ou étrangère, est libre d’investir et de s’installer sur le territoire national, dans le respect des lois et règlements en vigueur, sous réserve des dispositions applicables à certains secteurs d’activité qui font l’objet d’une réglementation spécifique. Il s’agit notamment des activités bancaires, d’assurance, minières, pétrolières, de télécommunication, médicales, paramédicales ou pharmaceutiques ». Et en son article 3 « les investisseurs étrangers reçoivent le même traitement que celui des investisseurs de nationalité malgache. Ils peuvent librement détenir jusqu’à 100% des parts sociales ou actions de la société dans laquelle ils exercent leurs activités sous réserve des dispositions applicables aux secteurs d’activités qui font l’objet d’une réglementation spécifique tel que ceux énumérés à l’article 2». Toujours est-il que cette loi est actuellement entre les mains des députés et qu’il pourrait y avoir des amendements.
Se conformer. Sur un tout autre plan, dans le cadre de l’organisation du Sommet de la Francophonie, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Olivier Mahafaly Solonandrasana, a pris les dispositions suivantes que « dans le but de se conformer au plan de sécurité exigé pour le déroulement du sommet de la Francophonie qui se tiendra à Madagascar au mois de novembre, il est du devoir du ministère d’assurer que tous les ressortissants étrangers résidant à Madagascar soient munis d’un visa biométrique et d’une carte de résident ».
Dominique R.