
Même si l’avortement est encore interdit à Madagascar, cela n’empêche pas certaines personnes de l’adopter comme solution.
De plus en plus de femmes, en particulier les jeunes, choisissent l’avortement en cas de grossesse non désirée. Malgré le fait qu’il soit toujours interdit à Madagascar, cela n’empêche pas les pratiques clandestines d’exister. Pire, elles semblent prendre de l’ampleur, à en croire certains médecins. La pratique de l’avortement se présente généralement lors des grossesses non désirées. Or faut-il rappeler que l’avortement est souvent à l’origine des complications lors de l’accouchement et au pire, la stérilité? D’ailleurs, les médecins le confirment. Bien que jusqu’ici, il n’existe aucune statistique exacte montrant le nombre de femmes ou de jeunes filles qui ont pratiqué l’avortement, les professionnels de la santé (gynécologues et sages-femmes) ne manquent pas de souligner qu’ils reçoivent de plus en plus de demandes. De nombreuses raisons poussent les jeunes à choisir l’avortement, à ne citer que la crainte de leurs parents, les études suspendues et la honte, etc. Toutefois, en cas de complication, l’avortement risque de causer des conséquences dévastatrices, voire la mort du sujet.
Mortalité maternelle élevée. Justement à ce sujet, 16% de la mortalité maternelle sont causés par les effets de l’avortement, affirment les médecins. Madagascar figure encore parmi les pays ayant un taux de mortalité maternelle élevé. D’après la statistique sortie en 2015, 478 sur 100 000 femmes meurent en donnant naissance. C’est-à-dire, environ 10 femmes par jour, ou 26 femmes décédées pour 1 000 naissances vivantes. De ce fait, le ministère de la Santé Publique (MSP) ainsi que le Comago (Collège Malgache des Gynécologues obstétriciens) ont pour but de réduire ce taux de mortalité jusqu’à 3 00 sur 100 000, ou à 17 pour 1 000 naissances vivantes d’ici à 2019. Le manque de consultations prénatales est également une des principales causes de ce phénomène. Une femme enceinte doit consulter un médecin au moins une fois pendant la période de grossesse. Hier, la IXe journée du Collège Malgache des Gynécologues Obstétriciens a eu lieu à l’Hôtel Ibis Ankorondrano. Thème: «Les urgences en gynécologie obstétrique». De nombreux gynécologues et obstétriciens de la Grande Ile membres du Comago ont été présents. La journée a été également ouverte au public. «En ce qui concerne l’insuffisance des agents de santé, le ministère de la Santé a déjà fait de grands progrès, en envoyant des spécialistes dans les six provinces», a affirmé le Pr Randriamanana, conseiller au sein dudit ministère.
Hoby R. (Stagiaire)