
Malgré son statut, Alain Ramaroson ne bénéficie d’aucun traitement exceptionnel à Antanimora.
Cela fait maintenant un mois que le président national du parti Masters, Alain Ramaroson est incarcéré à la maison d’arrêt d’Antanimora. Jusqu’ici, l’enquête au fond programmée le 8 août dernier, c’est-à-dire, un peu moins d’une semaine après son placement sous mandat de dépôt, n’a pas eu lieu. Pour cause, le dossier relatif à cette affaire serait actuellement bloqué au niveau du Ministère de la Justice. En tout cas, c’est ce qu’a laissé entendre hier l’avocat de l’ancien président de la Commission Défense et Sécurité au sein du Conseil Supérieur de la Transition. D’après les informations, les hauts responsables au niveau du département de la Justice auraient demandé à consulter les dossiers. Faut-il rappeler que le 8 août dernier, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue dans son bureau à Anosy, le Procureur général près la Cour d’Appel d’Antananarivo, Jacques Randrianasolo a évoqué l’existence d’un testament. Dans ce document, feu Ramaroson père aurait légué tous ses avoirs à la seconde épouse qui est la mère d’Alain Ramaroson. Une révélation aussitôt démentie par le plaignant qui n’est autre que le demi-frère du président national du parti Masters. Dans un communiqué en date du 10 août, André Ramaroson répond au PGCA et affirme que « L’objet du litige concerne des biens immobiliers que nous avons reçus en héritage de notre mère feue Maria Rachel Raverosoa Ratsimiah… Alain Patrick Ramaroson, en tant qu’héritier du côté de sa mère, feue Charlotte Ravololona Ratsimiah, n’a aucun droit là-dessus et le fait qu’il produise le testament laissé par celle-ci ou notre père n’y changera rien ».
Aucun traitement exceptionnel. C’est certainement à cause de ces versions contradictoires et pour tenter de trouver des éléments de réponses aux flous et aux incertitudes qui entourent cette affaire, que le Ministère de la Justice a décidé de consulter les dossiers. En tout cas, un mois après l’incarcération de son client, l’avocat de l’ancien membre du Conseil Supérieur de la Transition commence à perdre patience. Bon nombre d’observateurs soupçonnent également un « acharnement politique » contre l’ex-parlementaire. D’autant plus qu’à cause de ce dossier bloqué auprès du Ministère de la Justice, aucune demande de liberté provisoire n’est possible. Pourtant, d’après les explications de son avocat, malgré son statut, Alain Ramaroson ne bénéficie d’aucun traitement exceptionnel à Antanimora. Il partagerait la même chambre que d’autres détenus. Un mois après sa mise en détention provisoire, le numéro Un du Masters semble plus que jamais esseulé. Il semble avoir été lâché par ses compagnons de lutte. Depuis le début de cette affaire, aucun des proches collaborateurs politiques d’Alain Ramaroson ne s’est prononcé, ne serait-ce que pour exprimer leur soutien à l’ancien président de la Commission Défense et Sécurité du CST. Quoi qu’il en soit, en attendant la reprise de l’enquête au fond, l’ex-parlementaire prolonge son séjour en prison.
Davis R