
A moyen terme, la croissance économique devrait s’accélérer, sous l’effet de l’accroissement des investissements et de l’expansion de l’agriculture, du tourisme et des secteurs manufacturier et minier.
Que nous réserve l’après élection présidentielle de 2018. Pas grand-chose apparemment si l’on se réfère aux projections du mémorandum de politique économique présenté par l’actuel régime. Une politique économique qui n’a rien de courageuse, car elle se contente d’une petite croissance qui ne sera probablement pas sentie au niveau des conditions de vie des ménages. « La croissance économique devrait s’accélérer à un rythme soutenu et passer de 4,1 % en 2016 à 5 % en 2019 ». Un rythme soutenu qui n’en est pas un puisque une croissance de 0,9% en trois ans signifie que la grande majorité de la population continuera encore de vivre dans la pauvreté absolue.
Petite croissance
En tout cas, pour atteindre cette petite croissance, le régime mise sur l’augmentation de l’investissement public qui stimulera l’activité dans le secteur du bâtiment à partir de 2016 et le ratio investissement/PIB devrait se rapprocher de 19 % à moyen terme. « L’investissement public dans l’infrastructure, en particulier dans les secteurs de l’énergie et des transports, sera financé par la mobilisation de ressources intérieures, le recours à l’appui des bailleurs de fonds et l’établissement de Partenariats Public-Privé (PPP) ». En théorie, le gouvernement va réaliser un certain nombre d’efforts pour la promotion de l’investissement privé qui est actuellement au cœur de sa stratégie. L’objectif avoué du gouvernement est ainsi d’améliorer le climat des affaires pour attirer les investisseurs. Le tourisme est également considéré comme un des éléments-clés de la croissance avec un objectif d’attirer 450.000 touristes par an dans les trois années à venir. Même topo pour le secteur agricole où « l’amélioration de la gestion des droits fonciers, l’entretien et la remise en état des infrastructures et les gains de productivité stimuleront la croissance du secteur de l’agriculture, qui emploie environ 80 % de la population ».
Grande pauvreté
Mais là où les projections risquent de ne pas être atteintes c’est dans le secteur minier. En effet, seulement en théorie, le gouvernement parle de « l’introduction des nouveaux codes minier et pétrolier qui encouragera l’investissement dans le secteur minier ainsi que dans les industries du gaz naturel et du pétrole ». Une croissance seulement théorique, car dans la pratique, le nouveau code minier en question prévoit par exemple une augmentation des redevances qui n’attireront jamais les potentiels grands investisseurs miniers, surtout dans l’actuel contexte actuel de crise consécutive à la baisse des cours des produits miniers. En tout cas, Madagascar est encore loin de réaliser les directives du FMI, consistant entre autres à réduire rapidement et durablement la pauvreté avec une croissance robuste dont les bienfaits doivent être largement partagés. En attendant cette petite croissance qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés ne permettra pas encore d’éradiquer la grande pauvreté que les Présidents de la République qui se sont succédé n’ont pas encore réussi à vaincre. Le prochain Président élu des présidentielles 2018 fera-t-il mieux ?
R.Edmond.