Il trouve du plaisir à faire souffrir les autres. Il – un ex-militaire français, un légionnaire déserteur a-t-on appris de sources concordantes – ne cesse de faire parler de lui. Les taximen d’Antaninarenina et ses environs le connaissent comme leur poche. Le quadragénaire se montre fort aux yeux de tout le monde et dans les night-clubs, il n’hésite pas à perturber les autres pour en venir aux mains. Les noctambules le reconnaissent comme un « vazaha » sadique. Ce n’est pas seulement dans la capitale qu’il fait son show, mais dans les provinces aussi. Durant sa virée à Toamasina, il a insulté l’agent de sécurité malgache d’une prestigieuse lounge-bar, qui n’a fait que son travail, avant de le tabasser. La déposition de l’agent blessé (incapable de travailler pendant 15 jours) a valu un placement sous mandat de dépôt du Français. Il a fait la taule pendant un certain temps avant que le tribunal de Toamasina l’ait relaxé au bénéfice du doute. La partie civile a fait un recours en appel et l’affaire continue son cours. Un renseignement plus poussé a permis de savoir que le Français irascible et sadique est le propriétaire d’une société de sécurité dans la capitale. Là aussi, ses services dépassent largement le simple travail de gardiennage et se substituent à ceux de la police judiciaire. L’agence propose la possibilité d’interventions armées et du travail d’espionnage. Fait étrange, la police judiciaire laisse n’a pas réagi face à une telle usurpation. Il est bien normal que le Français se sent intouchable et continue bon train ses mauvais agissements. Chaque soir, il est escorté par ses agents de sécurité dans les boîtes de nuit et autres endroits nocturnes. Il provoque des invectives aux gens et à la moindre résistance de ces derniers, soit il tabasse soit il ordonne à ses agents d’arrêter la personne. De mèche avec un chef de police, les personnes interpellées sont jetées au violon, bien entendu, pour une garde à vue et relâchées le lendemain comme si de rien n’était. Il arrive, selon une autre source policière qui se base sur la doléance des victimes, qu’il se mette en treillis et porte un pistolet automatique qu’il n’hésite pas à dégainer, histoire d’impressionner. Cette affaire ne revête même pas un abus de pouvoir, mais une usurpation de fonction pure et dure. Aux environs d’Antaninarenina, ses agents se substituent en de véritables policiers. Ils fouillent et contrôlent les passants. Certaines victimes expliquent qu’ils demandent de l’argent sous peine de procéder à l’arrestation. Les agissements du « vazaha » et de ses agents sont maintenant connus des riverains du quartier. La Présidence de la République et la police auraient été notifiées du renseignement relatif à ce « vazaha » irascible qui est une véritable menace pour la sécurité publique. On attend leur réaction…
D.R