Les habitués des sorties en soirée, des cabarets et des rencontres musicales le connaissent très bien. Les groupies, les amis d’artistes et les musiciens eux aussi. Après un concert, ou une représentation, on se laisse souvent prendre dans une soirée improvisée où la musique coule à flot. C’est l’after, cette dernière partie où les musiciens « font un bœuf ». Les plus passionnés de musique attendent ce moment avec impatience, car c’est ce moment au bout de la soirée où les musiciens sur scène invitent ceux dans la salle pour des morceaux improvisés. Pas de répétitions, c’est la symbiose entre musiciens qui fait la magie. L’on se retrouve alors dans un délire musical où des musiciens de jazz jouent aux côtés de ceux qui font dans le tropical, et que l’on découvre avec stupéfaction que des artistes de rock sont si bons dans d’autres styles musicaux. Plus de frontière, plus de code, seule la mélodie parle. Attendre ce dernier moment de la soirée pour apprécier ces musiciens qui font un bœuf, c’est tout un spectacle. Mais d’où vient alors cette expression car, de toute évidence, cette viande n’a rien à avoir avec la musique. C’est en 1925, en France, qu’est née cette expression. Les plus grands artistes et chanteurs de cette époque se retrouvaient après leurs concerts dans un cabaret très fréquenté, qui s’appelait « Le bœuf sur le toit », à Paris. Autant de grands noms de la musique y ont joué, l’endroit est devenu mythique. C’est d’ailleurs l’endroit où le jazz américain a fait son entrée en France. Et même s’il a changé d’adresse plusieurs fois, il est toujours ouvert !
Anjara Rasoanaivo