Lentement mais sûrement. C’est un peu l’image que donne le nouveau régime au pouvoir. Il suffirait pourtant que le Premier ministre soit nommé et le gouvernement formé pour changer d’impression et voir un pouvoir actif. Les premières mesures prises jusqu’à présent n’ont pas manqué de courage. Il n’y a pas eu d’hésitation pour les limogeages comme pour les nominations. Les décisions sont appropriées. Le président de la République a raison de ne pas confondre vitesse et précipitation. Qui veut aller loin ménage sa monture. Le Premier ministre sera connu au moment qu’il choisira. Que de noms qui circulent à ce sujet mais chaque chose en son temps. Omer Beriziky et son gouvernement d’union nationale gère en attendant les affaires courantes sans problème.
Situation catastrophique
Contrairement à la classe politique pour laquelle le plus important est l’obtention de portefeuilles ministériels dans le nouveau gouvernement, les bailleurs de fonds s’abstiennent d’émettre des commentaires. Ils savent que le président de la République a besoin de trouver la personne idoine pour mener à bien les défis politiques, économiques, sociaux et culturels. Et surtout, la réconciliation gage de stabilité. Des américains aux européens, en passant par les divers partenaires de Madagascar, les plus grands vœux se fondent sur la réconciliation. L’étape n’en est pas moins encore difficile dans le mesure où l’adversité politique empêche sa réalisation efficace et immédiate. Toujours est-il qu’elle est conforme à l’aspiration profonde de la population. Le président de la République en fait sa priorité au même titre que le développement. Dès que le nouveau Premier ministre qui redonnera confiance aux bailleurs de fonds et à la classe politique sera nommé, le président de la République poursuivra son programme sur d’autres fronts. Celui diplomatique et international pour redorer l’image républicaine du pays d’abord. Il est attendu aux Etats-Unis, notamment au FMI, à la Banque Mondiale, aux Nations-Unies, et en Europe pour de nouvelles coopérations qui profiteront au développement économique et humanitaire. A son retour au pays, le gouvernement sera sur pied pour mener à bien la lutte contre la pauvreté. Jusqu’à présent, c’est la bataille politique et non le développement qui a pris le temps des dirigeants. Après les cinq dernières années de transition, le pays est dans une situation économique et financière catastrophique. La dépréciation continue de l’Ariary par rapport aux devises étrangères donne déjà une idée des remèdes qu’il faudra prendre pour remonter la pente. Un bon gouvernement est vraiment indispensable. Le Président de la République n’a pas tort de ne pas se soumettre aux pressions politiques pour avoir un peu plus de temps pour sa formation.
Zo Rakotoseheno