
Si des mesures courageuses ne sont pas prises rapidement, la compagnie aérienne nationale pourrait tout simplement disparaître.
« On est encore là, mais on ne sait pas où on va. On espère qu’on va s’en sortir ». Les discussions des employés d’Air Madagascar tournent sur l’avenir de la compagnie aérienne nationale. Un avenir incertain car Air Madagascar continue actuellement d’enregistrer d’énormes pertes notamment sur le réseau international. Pertes consécutives, notamment face à une concurrence de plus en plus forte, émanant des autres compagnies sur la ligne Europe. Outre Air France et Air Austral qui sont des concurrents directs sur Tanà-Paris, la ligne qui mène vers la capitale française est également dominée par d’autres compagnies comme Air Mauritius, et Air Seychelles Kenya Airways, par des vols via Plaisance, Mahe, ou encore Nairobi.
Transporteur officiel. Mais la situation d’Air Madagascar risque encore de se compliquer, avec l’annonce de ce partenariat avec l’Organisation du Sommet de la Francophonie. L’on apprend en effet qu’un accord vient d’être signé entre Air Madagascar et le Comité d’organisation du Sommet, pour faire de la compagnie aérienne nationale, le transporteur officiel du Sommet. Un partenariat qui pourrait être bénéfique pour Air Madagascar, mais d’après nos informations, les conditions du contrat sont loin d’être favorables pour elle. Et ce, tout simplement parce que concrètement, l’accord se traduit par l’octroi de billets d’avion d’une valeur de 200 millions ariary par la compagnie en échange d’une opération de communication émanant de la Francophonie, pour une bonne visibilité de la compagnie. En somme, il s’agit d’un partenariat qui n’aura pas de retombées financières directes pour la compagnie.
Difficultés supplémentaires. La perte sera d’autant plus considérable quand on sait que l’exploitation de l’Airbus A 340, dont la consommation en kérosène dépasse les normes de profitabilité est une source de difficultés supplémentaires pour la compagnie. A tel point que certains spécialistes du secteur aérien suggèrent tout simplement que la compagnie abandonne tout simplement le réseau international, pour se consacrer uniquement aux lignes intérieure et régionale. A force de chercher une autre solution pour l’exploitation des deux Airbus A 340 que certaines compagnies plus solides pourraient utiliser avec profit. Mais en attendant, les autorités doivent trouver une meilleure condition pour que ce contrat avec la Francophonie puisse avoir des impacts financiers plus consistants pour la compagnie.
R.Edmond.