Dans le cadre de l’avant-première du Dago Festival, une conférence sur l’écosystème de l’entrepreneuriat culturel s’est tenue hier dans l’après-midi, avec comme intervenants Nicomad, Tahiana Raolona et Harinjaka Ratozamanana. Ce dernier nous parle de l’entrepreneuriat culturel dans un paysage où ce secteur est très peu, voire pas développé. Le public, composé des étudiants en majorité, a été fortement intéressé par le sujet. Interview.
Midi Madagasikara : Qu’appelle-t-on entrepreneuriat culturel ?
Harinjaka Ratozamanana : L’entrepreneuriat culturel et créatif est un croisement entre les produits culturels et l’entrepreneuriat. C’est dans un objectif commun de développement des dispositifs, des fonctionnements et des infrastructures que nous entendons œuvrer dans la thématique de « l’entrepreneuriat culturel ». À la fois dans la prise de risque, dans l’aboutissement concret de projets et dans la stimulation de l’innovation culturelle auprès des jeunes, l’entrepreneur culturel a besoin d’un catalyseur pour voir ses idées aboutir et perdurer.
Midi Madagasikara : Y-a-t-il un environnement permettant de mettre en place ce secteur ?
Harinjaka Ratozamanana : Oui. Puisque Madagascar est une île, on a besoin d’autres arguments à part la faune et la flore. De plus, une majorité des Malgaches sont des jeunes très créatifs et débordants d’énergie. Et tout est à refaire notamment en matière d’infrastructures et de services sachant que cela crée de l’emploi et de la valeur ajoutée.
Midi Madagasikara : Quels sont les mesures d’accompagnement nécessaires pour que cela soit effectif et sommes-nous prêts pour ça ?
Harinjaka Ratozamanana : La clé pour toute initiative est l’engagement et la volonté politique. L’entrepreneuriat et les activités culturelles devraient être introduits en classe dès le plus jeune âge. Des espaces devraient être mis en place dans chaque ville pour permettre aux jeunes de s’exprimer et de tester leurs idées. A l’ère du numérique, les problèmes liés au paiement en ligne doivent être résolus afin que les créatifs puissent vendre leurs œuvres. A cela s’ajoute la mise en place d’un cadre légal notamment en matière de protection de la propriété intellectuelle.
Interview réalisée par Anjara Rasoanaivo
