Si la question des îles éparses ne sera pas finalement au menu lors de cette 71e Assemblée Générale des Nations Unies, l’Association Nosy Malagasy (ANM) ne l’entend pas de cette oreille. Sans sortir du cadre légal, elle aura recours à toutes les voies de droit à sa portée pour revendiquer ces îles malgaches.
Peur de tenir tête à l’ancien colonisateur à l’instar de la France ou diplomatie de haut niveau utilisée par l’Etat? Ce qui est certain, c’est que la question des îles éparses ne sera pas finalement au menu lors de cette 71e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Mais l’Association Nosy Malagasy (ANM) dirigée par la juge internationale, Arlette Ramaroson, ne l’entend pas de cette oreille. Sans sortir du cadre légal, elle aura recours à toutes les voies de droit à sa portée pour revendiquer ces îles malgaches. « Nous avons d’ores et déjà demandé à l’Etat malgache de faire sienne la résolution que nous avons élaborée en marge du Symposium national pour la restitution des îles malgaches », a-t-elle expliqué. A considérer les propos des membres de l’ANM, « l’Etat malgache fait et continue de faire la sourde oreille sur le sujet ». D’ailleurs, elle a enchaîné que « l’ANM a également sollicité l’Etat malgache à ce qu’elle soit parmi la délégation malgache pour cette 71e session mais l’Etat s’est tu en ne donnant aucune suite à la demande ».
Mondialiser l’affaire. La résolution de l’ANM n’a aucune force contraignante d’après la juge mais elle recèle une obligation morale. C’est peut-être dans cette optique que l’Etat malgache demeure réticent sur la question. « Jusqu’ici, nous avons mené l’affaire de nos îles suivant le fihavanana mais plusieurs voies de droit sont à la portée des Malgaches », a-t-elle averti. D’un ton catégorique, la juge internationale, Arlette Ramaroson, entend mondialiser l’affaire. « Si la question des îles malgaches ne sera pas discutée lors de cette session, nous allons porter l’affaire devant le Tribunal International du Droit de la Mer (TIDM) », d’après ses explications. Notons que ce TIDM qui se trouve à Hambourg en Allemagne a été créé par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en 1982 laquelle délimite en l’occurrence la mer territoriale, la zone économique exclusive ainsi que le plateau continental. Le but est de « revendiquer le départ de la France de ces îles et, sans sortir du droit international, faire en sorte qu’elle nous les rende au vu et au su de tous », a-t-elle indiqué. Pour renforcer ses arguments, Arlette Ramaroson a notifié que « l’arrêt du TIDM revêt un caractère contraignant ».
Réconciliation nationale. L’ANM appelle à la solidarité de tous les Malgaches dans cette lutte. D’après les explications de la juge, « que vous soyez du pouvoir ou de l’opposition, ne laissez pas le patriotisme en vous s’éteindre et luttons pour la cause des îles malgaches ». Aussi a-t-elle confié qu’« être solidaires dans ce combat est le meilleur moyen d’asseoir la réconciliation nationale ». L’ANM a également averti que face à la misère de la population, l’on éprouve une nécessité urgente de réintégrer ces îles et que, par la suite, attendre la 72e session de l’Assemblée Générale de l’ONU permettrait à la France de gagner du temps. La stratégie de l’association s’avère être encourageant comme quoi la sortie du tunnel n’est plus loin…
Aina Bovel