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lundi, mai 12, 2025
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Musique: Crever l’abcès sur le ravage du matraquage

Les intervenants très passionnés par le débat hier au Carlton.
Les intervenants très passionnés par le débat hier au Carlton.

« Le matraquage, c’est de la corruption ». C’est en ces quelques mots que Rolf résume son avis sur le matraquage. Au centre du débat organisé par DagoTeamZara dans le cadre du Dago Festival, le matraquage à la télé et à la radio et ses conséquences a été vivement critiqué. Rolf, Rajery, Vanga et Andry étaient les intervenants, modéré par X-Tah. Il y a quelques décennies de cela, les stations radio et télé diffusaient de la musique selon leurs playlists, avant que certains petits malins ne commencent à soudoyer les animateurs et techniciens de radio pour que leurs titres passent un peu plus de fois que d’autres. X-Tah, également animateur de radio, en sait quelque chose. « En réalité, c’était déjà une forme de matraquage » dit-il « lorsque l’on passait des titres sans arrêt. Et c’était les artistes eux-mêmes qui venaient avec des sous pour que l’on diffuse leurs chansons ». Plus tard, la pratique devient monnaie courante et tout le monde joue le jeu. Plus de petits billets sous la table, le matraquage est un « produit » à part entière, comme les spots, à payer au service commercial : 10 000 ar par diffusion en moyenne à la télé et jusqu’à 15 000 ar lorsque c’est un clip défilant annonçant un événement. Le clip matraquage est même proposé dans les packs événementiels des stations télé, avec les spots TV. A la radio c’est pareil, avec d’autres tarifications, mais dans les mêmes objectifs. « Le matraquage, c’est le gagne-pain de ces médias » affirme alors Andry.

Solutions alternatives. Si tout le monde, intervenants comme public, se mettaient au diapason quant au ravage du matraquage sur la culture musicale malgache, certains ont avancé des solutions alternatives. « Il faudrait tuer le matraquage » lance Rolf. « Puisque ce sont les artistes qui font vivre les médias. D’ailleurs, lorsqu’on vérifie la traçabilité auprès de l’OMDA sur les droits que paient les stations télé, est-ce qu’elles respectent et paient selon leurs playlists ? » se demande Rajery. « Pour moi c’est tout simplement du vol » conclut-il. De son côté, Andry propose les opportunités apportées par les réseaux sociaux et par youtube, ou encore les plateformes de diffusion gratuites, ou à un tarif très intéressant. Il y a aussi les petits kiosques qui téléchargent les chansons dans les téléphones. Certains artistes collaborent avec eux et la formule marche très bien, après tout, on écoute ce qu’on veut dans son téléphone et son lecteur mp3.

En tout cas, si le matraquage est entré par la petite porte, il s’est installé et 20 ans après, le constat est sans appel : le matraquage a détruit la culture musicale malgache.

Anjara Rasoanaivo

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