- Publicité -
lundi, mai 12, 2025
AccueilEconomieIndustrialisation « Un impératif pour le développement effectif du pays »

Industrialisation « Un impératif pour le développement effectif du pays »

Tous les pays développés sont passés par l’industrialisation et aucune autre voie n’existe, quoi que préconisent les institutions internationales, d’après les participants à l’atelier organisé hier par la Fondation  Friedrich Ebert (FES), au Centre Maibahoaka.

Les dirigeants doivent reconnaître l’importance de l’industrie dans le processus de développement, selon ces intervenants à l’atelier organisé hier par la FES.
Les dirigeants doivent reconnaître l’importance de l’industrie dans le processus de développement, selon ces intervenants à l’atelier organisé hier par la FES.

 

« La réduction de la pauvreté ne conduira pas au développement. Ce n’est qu’une conséquence », selon Marcus Schneider, représentant résident du FES à Madagascar. D’après ses propos, le développement ne peut se faire qu’à travers l’industrie manufacturière, qui stimule le secteur primaire et le secteur tertiaire et qui peut résoudre le sous-emploi. « Madagascar fait face à des défis internes et externes dans son processus d’industrialisation. Nous avons constaté une désarticulation de l’économie comme c’est le cas dans les autres pays d’Afrique, car la Grande Ile importe 90% de sa consommation en produits manufacturiers ; et oriente sa production vers l’export, c’est-à-dire, vers des produits qu’on ne consomme pas localement. Cette tendance est l’effet de la colonisation, car la production a été orientée vers les besoins de la métropole. Madagascar produit des matières premières pour la France et en même temps, cette dernière a des besoins de débouchés pour sa production. Certes, la métropole n’a pas financé l’industrialisation des pays d’Afrique pour ne pas faire de la concurrence. Le système que nous constatons actuellement est donc une perpétuation de la structure économique coloniale », a indiqué le représentant résident du FES.

La voie. Selon Olivier Donat Andriamahefamparany, consultant présent à l’atelier d’hier, la Grande Ile devrait se baser sur ses avantages comparatifs pour que l’industrie puisse contribuer à terme, à 25% du produit intérieur brut (PIB) dans les cinq années à venir, contre moins de 17% actuellement. Pour sa part, le vice-président du SIM (Syndicat des industries de Madagascar), Christian Rajaosafara, a exposé 70 points à corriger, dans le système interne qui concerne le développement industriel. Il a cité, entre autres, la nécessité d’une énergie suffisante et accessible à moindre coût, les infrastructures de transport, la sécurité, la mise en place de zones industrielles dédiée, avec les infrastructures et les coûts incitatifs, l’appui aux industries naissantes et l’incitation pour l’importation de machines, visant à développer la capacité technologique, etc. « Le taux de rentabilité dans le secteur de l’industrie varie aujourd’hui entre 11 et 25%. C’est pour cela que très peu d’investisseurs se lancent dans l’industrie à Madagascar. A cela s’ajoute également les concurrences déloyales, l’absence de normes obligatoires, l’existence des taxes informelles, etc. Avec la structure actuelle, on ne pourra pas atteindre notre objectif de porter la contribution de l’industrie à 25% du PIB », a avancé le représentant du SIM. A noter que grâce à leurs contributions fiscales, les membres de ce syndicat contribuent aujourd’hui à 30% des recettes de l’Etat.

Négligée. D’après Christian Rajaosafara, un des membres du SIM verse jusqu’à 220 milliards d’Ariary d’impôts et taxes, en une année. Et pourtant, l’Etat n’alloue que 0,7% de son budget, pour le développement de l’industrie. « Même en période de soudure, on fait appel aux importateurs et non aux industriels locaux. Pour développer ce pays, les dirigeants doivent vraiment croire en l’industrie et favoriser nos activités en mettant en place un environnement favorable et une concurrence équitable », a-t-il soutenu. A noter qu’un Projet de loi pour le développement de l’industrie est aujourd’hui en cours de conception, avec la participation du secteur privé. Cette loi pourrait permettre un nouveau départ pour l’industrie locale.

 

Antsa R.

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici